Le Mondial-2022 au Qatar suscite toujours autant de débats enfiévrés
et la température n'était pas retombée jeudi au lendemain des propos du
secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke écartant un tournoi en été.
La forme et le
timing des propos du numéro deux de la Fifa ont fait sortir de ses gonds
The Times: "Encore une déclaration indélicate et prématurée de l'un des
hommes les plus puissants du football mondial, même s'il pointe du
doigt deux vérités inéluctables". La première, selon le journal anglais,
"c'est que la Coupe du monde au Qatar ne se jouera pas sous une chaleur
estivale". La deuxième, "c'est que la Fifa, qui prétend mener des
consultations profondes sur le sujet, avance déjà vers la première Coupe
du monde en hiver et validera ensuite son choix".
Michel
Platini, président de l'UEFA, n'a pas apprécié non plus la forme --même
s'il est d'accord sur le fond, jouer en hiver-- et l'a fait savoir en
France dans L'Equipe: "Il s'agit d'une décision qui relève du comité
exécutif de la Fifa. Mais peut être que le comité exécutif ne sert plus à
rien (...) En fait, certains aiment bien parler".
"Chaos Qatar-2022: Quand
est-ce qu'on joue?", se demande pour sa part la Gazzetta Dello Sport en
Italie, ironisant sur ce "chaos à la Fifa, pour changer".
"Les
tensions internes à la Fifa sur le timing du Mondial-2022 ont été mises à
nu hier après la réprimande infligée par le vice-président britannique
au secrétaire général", rebondit le Daily Telegraph. Le quotidien
anglais s'appuie sur Jim Boyce, un des vice-présidents de l'instance,
"totalement surpris" par les déclarations de Valcke. "La Fifa a ensuite
tenté de minimiser l'impact des déclarations de Valcke", souligne encore
le Daily Telegraph.
Toujours en Angleterre, The Guardian estime
qu'en donnant son avis comme il l'a fait, le secrétaire général de la
Fifa montre une "confiance grandissante dans sa capacité à piloter" la
manoeuvre pour faire jouer le Mondial-2022 en hiver.
Si le
Mondial-2022 se joue effectivement en hiver, il faudra refondre les
calendriers du foot. Certains peignent des tableaux les plus sombres.
"Ca
va être destructeur pour le foot anglais et à n'en pas douter
impopulaire pour les fans", proteste Kevin Miles, dirigeant de la fédération des supporters.
La
déclaration de Valcke "a déclenché la furie chez les joueurs" et devant
les critiques, "la compétition devrait revenir à un des quatre autres
pays candidats" pour 2022, stigmatise de son côté le Daily Mirror. Et le
journal anglais d'enfoncer le clou: "Déplacer le tournoi en hiver
plongerait dans le chaos les championnats du monde entier, dont la
Premier League", le championnat d'élite anglais.
Le terme de
"chaos" revient aussi dans les pages de Bild en Allemagne: "la Ligue des
champions, la Bundesliga, la Coupe d'Allemagne, tout devra être
reporté, raccourci ou reprogrammé".
. Résignation et recherche de solutions
Mais il y aussi des
nuances, à en croire The Sun, en Angleterre: "Les dirigeants de la
Premier League, même s'ils y sont opposés, sont résignés à l'idée que le
Mondial-2022 soit joué en hiver".
"Il faut que tout le monde
fasse des efforts, mais ça ne me paraît pas excessivement grave, ce
n'est pas si dramatique. Tourner le problème dans tous les sens, c'est
perdre du temps", déclare aussi Javier Tebas, président de la Ligue de
football espagnole (LFP), dans les colonnes du quotidien El Pais.
"Il
s'agit pour tous de faire des concessions pour que le Mondial puisse
aller dans toutes les parties du monde. On ne peut pas discriminer une
zone à cause de ses températures trop hautes en été", conclut-il.
(AFP)
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