SELON VOUS, comment se
porte actuellement le football
français ?
Je suis très inquiet pour le foot
français. Après les élections à la
Ligue, à la Fédération et à l’UCPF,
fin 2012, nous avions considéré
qu’il fallait vite se mettre au
travail, cibler les
problèmes pour les régler dans
un délai de deux ans. Il nous
reste entre dix et douze mois
pour nous y mettre. Il nous faut
une vraie vision, un vrai projet
pour le foot français. En travaillant unis.
Quels sont les problèmes
urgents à régler ?
Des problèmes d’organisation,
déjà. Quand la Ligue et la Fédération n’arrivent
pas à travailler ensemble,
vous ne pensez pas que
c’est un problème pour le football
français ? J’ai dit à FrédéricThiriez
(président de la Ligue) que les
élections avaient eu lieu il y a un
an et demi et qu’il fallait faire un
bilan pour faire avancer les choses.
Je ne suis pas là pour mettre
le feu ou prendre sa place. Au-delà
de sa personnalité, il y a un
système qu’il faut réformer car le
prochain président, quel qu’il soit,
sera confronté à des problèmes
similaires. J’en ai discuté avec
Noël Le Graët (président de la FFF)
et il est d’accord pour que nous
travaillions tous ensemble.
Que pensez-vous du système
de gouvernance de la Ligue ?
Il faut déjà régler une ambiguïté.
Le conseil d’administration
est composé de vingt-cinq
membres, qui regroupent des indépendants,
des représentants
des familles et des présidents de
club. Lors de l’assemblée générale,
seuls les présidents de club
votent. Soit on met en place une
assemblée où tout le monde a le
droit de vote, soit on nomme un
CA qui reflète l’assemblée. C’est
une première difficulté pour le
président. Pour se présenter, il
doit être indépendant et avoir le
“parrainage” d’une famille et de
l’UCPF. Pour être élu, il doit donc
faire des promesses aux uns et
aux autres. En 2008, le candidat
Thiriez avait promis aux présidents
la majorité au CA de la Ligue.
Il a été élu et, quand nous
avons rencontré les familles, on
s’est rendu compte qu’il leur avait
fait la promesse inverse. Je ne
mets pas Thiriez en cause mais le
système. Une réforme est indispensable
avant les prochaines
élections. Mettons-nous autour
d’une table. Ça ne peut pas continuer comme ça.
Il faut qu’une négociation
intelligente s’engage
avec les familles. Elles ont leur
place et leur rôle à tenir.
Quel système préconisez-vous ?
Il faut en discuter, avec les familles
notamment. À mes yeux,
la Ligue a deux domaines d’actions.
Ses fonctions “régaliennes”
et l’économie. Pour la gestion des
compétitions, de règlements, etc.,
l’équité et l’indépendance doivent
prévaloir. Pourquoi ne pas faire
élire une équipe sur le mode du
comité exécutif de la FFF, par
exemple ? En revanche, l’économie concerne essentiellement
les
clubs. Ce sont aux présidents de
trancher ces questions, comme
celle sur Monaco notamment, car
ce sont eux qui assument les responsabilités
en cas de problème.
» Jean-Paul Louvel, président de l'UCPF
(L'Equipe)
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