La Fifa a mis fin mardi au suspense en maintenant sur la fil du rasoir Curitiba parmi les 12 villes hôtes du Mondial-2014 de football, évitant au Brésil un cinglant camouflet à 114 jours du coup d'envoi.
La
Fédération internationale de football (Fifa) a notamment jugé que le
chantier du stade de Curitiba, l'Arena da Baxaida, avait suffisamment
avancé depuis l'ultimatum qu'elle avait lancé en janvier à Curitiba.
La
décision est basée sur les "garanties financières" apportées et les
"progrès accomplis" sur le chantier depuis janvier, ont souligné la Fifa
et son secrétaire général Jérôme Valcke sur leurs comptes twitter.
"Mais
la course contre-la-montre reste très serrée et il est essentiel que
l'effort collectif de toutes les parties impliquées à Curitiba se
poursuive à un rythme très élevé", a souligné dans un second tweet M.
Valcke.
L'annonce est tombée avant même
que M. Valcke ne s'exprime en personne lors d'une conférence de presse à
Florianopolis (sud), où s'ouvre mercredi un séminaire de la Fifa en
présence des sélectionneurs des 32 pays qualifiés pour le Mondial.
Après
des mois de polémiques, l'exclusion de Curitiba aurait constitué une
gifle pour le gouvernement de Dilma Rousseff, qui promet, en pleine
pré-campagne pour les élections générales d'octobre, d'offrir au monde
"la Coupe des Coupes" au "pays du futebol".
Elle aurait accentué
les doutes sur la capacité du Brésil à organiser avec succès un
événement de cette magnitude planétaire, alors que l'image du pays est
déjà écornée par de multiples retards (stades, aéroports, transports) et
des manifestations violentes à répétition depuis la fronde sociale
massive de juin 2013.
Quelque 75% des Brésiliens jugent "inutiles"
les dépenses publiques colossales (11 milliards de dollars) engagées
pour l'organisation du Mondial, selon un sondage publié mardi.
Et
85,4% estiment qu'il y aura de nouvelles manifestations pendant le
Mondial, même s'ils sont aussi nombreux à affirmer qu'ils n'y
participeront pas.
La présidente Dilma Rousseff caracole en tête
des sondages pour l'élection présidentielle d'octobre, malgré une baisse
de popularité qui affecte aussi son gouvernement.
Mme Rousseff a
annoncé mardi qu'elle allait inviter le pape François, grand fan de
football et en particulier de l'Argentine de Messi, à venir à la Coupe
du Monde.
Dans la matinée, des délégations de la Fifa et du Comité
organisateur local s'étaient rendues à Curitiba pour inspecter le
stade. Elles y ont surtout discuté avec la municipalité et les
dirigeants du club Atletico-PR des garanties qu'elles pouvaient offrir
sur le déblocage rapide des 65 millions de réais (environ 20 millions
d'euros) nécessaires à la conclusion des travaux.
Depuis
l'ultimatum de Jérôme Valcke, les travaux ont avancé au pas de charge.
Coquille vide début janvier, le stade est désormais doté d'une pelouse
et les premières rangées de sièges ont été installées.
Mais "la
situation va nécessiter un contrôle régulier" et "nous comptons sur
l'engagement pris par l'Atletico Paranaense (propriétaire du stade,
Ndlr) la ville de Curitiba et l'Etat" du Parana, a souligné M. Valcke.
L'éviction de Curitiba aurait aussi constitué un casse-tête pour la Fifa.
Il
lui aurait fallu déplacer les quatre matches du premier tour prévus sur
ce site: Iran - Nigeria (groupe F, 16 juin), Honduras - Equateur (GrE,
20 juin), Australie - Espagne (GrB, 23 juin) et Algérie - Russie (GrH,
26 juin). Sans doute vers des villes proches comme Porto Alegre (sud).
La
sélection espagnole championne du monde en titre, qui a élu Curitiba
pour camp de base, aurait-elle dû changer ses plans? Et quid des
supporteurs ayant déjà acheté des places et réservé vols et hôtels?
En
mars 2012, Jérôme Valcke avait mis le feu aux poudres en déclarant que
le Brésil devait se mettre un "coup de pied au derrière" pour avancer
dans les travaux.
Début janvier, le président de la Fifa, Joseph
Blatter avait renchéri: "le Brésil (...) est le pays le plus en retard
depuis que je suis à la Fifa, et pourtant c'est le seul qui avait autant
de temps, sept ans, pour se préparer".
(AFP)
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