Le fonds souverain de la Norvège, plus gros fonds souverain au monde,
regrette d'avoir investi dans la Formule 1 éclaboussée par des
allégations de corruption, a déclaré son patron dans la presse mardi.
Conjointement
avec les fonds BlackRock et Waddell & Reed Financial, le fonds
public norvégien de pension avait déboursé 1,6 milliard de dollars en
mai 2012 pour acheter 21,3% de Formula One Group.
Cette société
chargée de la promotion et de l'exploitation des droits commerciaux de
la F1 est dirigée par le milliardaire britannique Bernie Ecclestone qui,
à 83 ans, va être jugé pour corruption à partir du 24 avril à Munich.
Le
grand argentier de la F1 est accusé d'avoir versé 35 millions d'euros
de pots-de-vin à un banquier allemand en 2006 et 2007 lors de la vente
des droits de la F1 au fonds d'investissement CVC Partners, actionnaire
principal de Delta Topco, une holding basée à Jersey et qui contrôle
Formula One Group.
"Oui, nous avons fait une erreur", a admis le
directeur du fonds norvégien, Yngve Slyngstad, au journal d'affaires
norvégien Dagens Naeringsliv.
Une partie de la classe politique
norvégienne s'est émue après la parution d'un article polémique sur cet
investissement du fonds, chargé de gérer la richesse pétrolière du pays
scandinave sur le long terme en suivant de très strictes règles
éthiques.
"Nous avons clairement signifié que nous avons une
tolérance zéro pour la corruption", a expliqué M. Slyngstad. "Il est
évident que si cette affaire n'est pas gérée correctement, nous ne
souhaiterons plus être actionnaire. Dans ce cas, nous ne garderons pas
nos actions", a-t-il ajouté.
Investi hors de Norvège en actions,
obligations et, dans une moindre mesure, dans l'immobilier, le fonds,
qui gère quelque 610 milliards d'euros d'actifs, a récemment obtenu le
droit de placer ses actifs dans des entreprises non cotées mais qui
s'apprêtent à l'être.
Or Formula One Group ne l'est toujours pas,
son introduction en bourse ayant été suspendue peu après l'annonce de
l'arrivée du fonds norvégien et des deux autres investisseurs.
M.
Slyngstad a précisé qu'il aurait souhaité que M. Ecclestone soit
"suspendu" de ses fonctions de directeur général alors que le conseil d'administration ne l'a pour l'heure privé que d'une partie de ses prérogatives.
(AFP)
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