Alors que les ultimes préparatifs du Mondial donnent toujours des
sueurs froides à la Fifa, le Brésil s'est fait sermonner sans ménagement
mardi par un vice-président du CIO pour la préparation des JO-2016 à
Rio.
"C'est la pire que j'aie vue" en 40 ans d'olympisme a asséné à
Sydney le vice-président du Comité international olympique (CIO),
l'Australien John Coates.
"Je pense que la situation est pire qu'à
Athènes", où la préparation des JO-2004 avait accumulé des retards dans
le calendrier de construction des sites olympiques et des
infrastructures publiques, a-t-il ajouté.
"A Athènes, a expliqué
M. Coates, nous avions pour interlocuteur un gouvernement et quelques
responsables municipaux. Ici, il y en a trois, a-t-il expliqué, citant
"peu de coordination entre l'Etat fédéral, le gouvernement de l'Etat (de
Rio) et la ville", ainsi que "des problèmes sociaux" et "un pays qui a
aussi à gérer la Coupe du monde de football qui arrive" (12 juin-13
juillet 2014).
"Il n'y a pas de plan B, nous allons à Rio", a toutefois souligné M. Coates.
Le
CIO a tenté de minimiser mardi soir les remarques acerbes de M. Coates
en soulignant que les évolutions récentes allaient "dans la bonne
direction", dans un message destiné à livrer sa position "officielle"
transmis par son porte-parole Mark Adams.
"C'est le moment de
regarder en avant et de travailler ensemble pour organiser de grands
jeux pour Rio, pour le Brésil et pour le monde, et de ne pas s'engager
dans des discussions du passé. Nous continuons de croire que Rio est
capable de fournir des Jeux extraordinaires", a insisté l'instance
olympique.
Le Comité d'organisation local Rio-2016, a assuré de son côté que tout serait prêt en temps et en heure.
"Nous
avons une mission historique: organiser les premiers jeux Olympiques et
Paralympiques au Brésil et en Amérique du Sud pour 2016. Nous allons y
arriver. En 2016, Rio sera l'hôte d'excellents Jeux et respectera
absolument tous les calendriers et budgets adoptés", a-t-il affirmé dans
un communiqué.
Le comité
d'organisation a cité parmi les "progrès cruciaux" accomplis récemment
l'ouverture de l'appel d'offre pour la construction du Parc olympique de
Deodoro -- qui accueillera les compétitions hippiques et de hockey sur
gazon-- et l'adoption d'un budget de 12 milliards d'euros encore très
partiel et provisoire mais déjà plus élevé que celui des JO de
Londres-2012.
Les critiques et l'impatience du CIO font écho à
celles de la Fédération internationale de football (Fifa) tout au long
de la laborieuse préparation du Mondial.
Le secrétaire général de
la Fifa, le Français Jérôme Valcke, avait créé un incident diplomatique
en sommant il y a deux ans les Brésiliens de se "botter les fesses".
Mais à 43 jours du Mondial, quatre des 12 stades (Sao Paulo, Curitiba,
Cuiaba, Porto Alegre) ne seront prêts qu'à la "dernière minute" selon la
Fifa, alors que tous devaient être livrés fin décembre.
La
rénovation de certains aéroports ne sera achevée qu'après le Mondial
tandis que de nombreux projets d'infrastructures ont été purement
abandonnés en route.
Le CIO avait déjà tiré la sonnette d'alarme
le 10 avril et annoncé plusieurs mesures pour tenter de donner un grand
coup d'accélérateur aux préparatifs des Jeux 2016.
Il avait
notamment anticipé l'envoi à Rio comme facilitateur du directeur
exécutif des jeux Olympiques, Gilbert Felli pour conseiller les
autorités locales.
La construction de nombreuses installations olympiques n'a pas encore débuté à Rio et beaucoup d'autres sont en retard.
Les
travaux du parc de Deodoro devaient démarrer en 2013 mais ne
commenceront qu'en septembre prochain. "Je vais faire tout ce qui est en
mon pouvoir pour qu'il n'y ait pas de retard, mais Deodoro est dans le
rouge", a reconnu le maire de Rio Eduardo Paes la semaine dernière.
La
dépollution des eaux putrides et couvertes d'ordures flottantes de la
pourtant magnifique baie de Guanabara, où doivent se dérouler les
compétitions de voile, pose également question.
Des grèves et des
retards ont affecté les travaux du parc olympique de Barra da Tijuca
qui abritera le vélodrome et le stade de handball.
Enfin, le
stade olympique Engenao est fermé depuis un an en raison de problèmes de
résistance au vent de sa toiture, dont les travaux de rénovation
accumulent plusieurs mois de retard.
(AFP)
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