Le Mondial-2022 au Qatar fait toujours autant parler et figure à
l'agenda du comité exécutif de la Fifa, jeudi et vendredi à Zurich,
alors qu'un des membres de cette instance, Theo Zwanziger, a tenu des
propos surprenants sur le sujet cette semaine.
M. Zwanziger, 69
ans, un des 27 membres du comité exécutif de la Fifa, sorte de
gouvernement du foot mondial, a ainsi déclaré lundi à Sport Bild Plus
qu'il pensait, à titre personnel, "qu'au final la Coupe du monde 2022
(n'aurait) pas lieu au Qatar", car un Mondial ne pouvait "se tenir en
été dans ces conditions".
Mais il semble que l'ancien président de
la fédération allemande de foot (DFB), opposé depuis le début à un
Mondial au Qatar, soit, sur la base de ce seul argumentaire, un peu
isolé, voire hors-jeu pour filer la métaphore footballistique.
Car
comme l'a rétorqué le directeur exécutif du comité d'organisation
Qatar-2022 Nasser Al-Khater, "la seule question qui demeure aujourd'hui"
à propos de la Coupe du monde dans ce minuscule et richissime émirat
gazier du Golfe, "c'est QUAND, pas SI".
La programmation du
tournoi en plein été, avec des températures très élevées (qui peuvent
monter à cette période de l'année jusqu'à 50°), a ainsi amené la Fifa à
réfléchir à une alternative.
A l'issue d'une séance du groupe de
travail sur le calendrier international des matches 2018-2024, tenue à
Zurich le 8 septembre, le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke
avait expliqué que, "conformément au choix de l'organisateur, la Coupe
du monde devait se tenir en 2022. Les options de janvier-février 2022 et
novembre-décembre 2022 ont été présentées comme des alternatives à
juin-juillet 2022".
"Que ce soit en été ou en hiver, nous serons
prêts", a écrit lundi M. Al-Khater dans un communiqué après les
déclarations de M. Zwanziger.
La tendance générale dessine un
Mondial-2022 qui se jouerait probablement en hiver. Michel Platini,
président de l'UEFA, avait préconisé cette solution dès le départ,
tandis que Joseph Blatter, président de la Fifa, s'est rallié plus
récemment publiquement à cette position.Jeudi et vendredi, un point d'étape sur le dossier du Qatar sera
fait par le biais d'un "rapport du secrétaire général de la Fifa sur les
préparatifs de la Coupe du Monde Qatar-2022" et un "rapport du
président du groupe de travail sur le calendrier international des
matches 2018-2024, le cheikh Salman bin Ebrahim Al Khalifa", selon
l'ordre du jour.
Depuis la désignation du Qatar pour organiser le
Mondial-2022, le 2 décembre 2010, les polémiques n'en finissent plus.
Les grandes chaleurs en été dans cet émirat du Golfe ne sont qu'un
volet. Certaines organisations internationales du travail ont taxé le
Qatar d'état esclavagiste.
Michael J. Garcia, ancien procureur
général fédéral de New-York, a lui été chargé, à la tête d'une
commission d'enquête indépendante de la Fifa, de faire la lumière sur
les conditions d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au
Qatar.
L'Américain a remis son rapport à la chambre de jugement
de la commission d'éthique de la Fifa le 5 septembre. Cette dernière
instance n'a pas de limitation dans le temps pour rendre son verdict et
publier ses jugements. Certaines dates ont été évoquées au fil des
déclarations des uns et des autres, pour l'instant sans réelle
précision.
Une chose est sûre, le dossier Qatar-2022 n'a pas fini
d'alimenter les débats et s'invitera encore longtemps aux réunions
dirigées par "Sepp" Blatter, 78 ans, en route vers un 5e mandat à la
présidence de la Fifa (l'élection est prévue le 29 mai 2015 à Zurich).
(AFP)
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