mardi 23 septembre 2014

Les Jeux équestres mondiaux ont été un accélérateur de projets en Normandie

Du 23 août au 7 septembre, la Normandie a accueilli les Jeux équestres mondiaux. Au-delà de l'aspect sportif, la région avait à coeur de mobiliser toute sa filière équestre et de sensibiliser le grand public. Pour Localtis, Marie-Jeanne Gobert, présidente de la commission jeunesse et sports de la région Basse-Normandie, revient sur cette quinzaine qui devrait marquer durablement le développement des sports équestres sur le territoire.

Localtis - Qu'est-ce qui a présidé à votre décision d'organiser les Jeux équestres mondiaux (JEM) ?
Marie-Jeanne Gobert - Nous nous sommes lancés dans cette aventure naturellement. La Normandie est une terre de cheval. L'engagement des élus autour de cette filière est un engagement fort, toutes sensibilités confondues. Nous avions la volonté de pouvoir la rendre plus visible et d'accompagner les acteurs. C'est une filière qui génère plus de 10.000 emplois en Basse-Normandie. Les JEM ont également été l'occasion de rapprocher la Haute et la Basse-Normandie, et le comité d'équitation est désormais commun aux deux.
Comment les différents acteurs s'y sont-ils pris pour trouver la bonne formule dans l'organisation ?
Nous nous sommes d'abord fédérés. Il y a eu un travail important en amont en lien avec la Fédération française d'équitation et la Fédération équestre internationale, avec la volonté que ce soit un projet partagé. A l'issue de cette candidature défendue à plusieurs voix, il y a eu la constitution d'un GIP [groupement d'intérêt public] qui a pris en charge l'organisation de la compétition elle-même. A côté du GIP, il y a eu un travail important des collectivités, notamment du conseil régional, avec un projet territorial, c'est-à-dire la volonté de mettre en mouvement l'ensemble des acteurs et des citoyens, de les intéresser aux JEM et de les encourager à porter des projets dans différents domaines : culture, sport, environnement...
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces projets ?
Les projets étaient découpés en trois grandes séquences : à quinze ans, à quinze mois et à quinze jours. Une commission ad hoc a labellisé plus de 300 projets à quinze mois sur l'ensemble du territoire, pour un budget estimé de 2 à 3 millions d'euros. Les projets à quinze ans portaient, eux, sur la structuration de la filière, son exportation, sa visibilité, et le développement de sites comme le Hara du Pin ou le Centre de promotion de l'élevage de Saint-Lô. Dans le cadre des projets à quinze jours, s'est tenu un premier salon des professionnels du cheval, le Normandy Horse Trade Fair, qui témoigne qu'à travers les JEM, la filière du cheval a pu mener un projet commun, avec l'ambition de pouvoir le répéter tous les ans ou tous les deux ans. Les Assises du cheval ont aussi constitué une première et ont connu un véritable succès. Les JEM ont donc été un accélérateur de projets.
Côté équipements, qu'est-ce qui a présidé à vos choix ?
L'idée était de faire vivre le territoire en utilisant d'abord les équipements existants, sans prendre le risque de l'aventure d'un grand stade équestre qui aurait coûté des millions et qui n'aurait pas eu vocation à se développer. Par ailleurs, à Caen, les équipements étaient proches les uns des autres, ce qui permettait de passer de l'un à l'autre en peu de temps.
Vous avez également impliqué les centres équestres de la région…
Oui, à travers des projets labellisés d'accès éducatif, qui permettaient d'initier des scolaires à la pratique équestre sur plusieurs séances, mais aussi de faire en sorte que les centres équestres soient eux-mêmes liés aux JEM, qu'ils bénéficient de retombées en termes de pratique et en termes économiques.
Quel bilan tirez-vous de ces JEM, notamment eu égard à votre ambition de mener un projet territorial ?
Une politique événementielle à ce niveau-là n'a de sens que s'il y a une animation réelle, avec la volonté de dynamiser au maximum les projets pour qu'il y ait un héritage. C'était une première d'avoir ce projet territorial, cela a mêlé des centaines de personnes, des acteurs culturels, sportifs, associatifs. Cela a aussi mêlé les collectivités, qui ont occupé une place importante dans le portage des projets. Cela a permis que cet événement ne soit pas hors-sol et réservé à un certain public. Il y a eu une véritable présence d'un public novice pendant les épreuves, avec 426.000 entrées vendues. Dans la conscience du grand public, il reste que c'était un événement réussi.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Une étude d'impact économique, social et environnemental est en cours, car nous avons souhaité nous doter d'un baromètre d'évaluation. Et on s'est engagé à travailler avec l'ensemble des organisateurs d'événements équestres, que l'on a réunis à plusieurs reprises. L'ambition est aujourd'hui de travailler au prolongement de ces JEM, à travers une réflexion sur la façon d'avoir une répartition harmonieuse des événements dans les départements concernés.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.