Le Tour du Faso, le grand rendez-vous du cyclisme continental, qui
devait se tenir du 23 octobre au 2 novembre au Burkina Faso, a été
suspendu par crainte de l'épidémie du virus Ebola, a annoncé jeudi le
gouvernement burkinabè.
"Nous sommes dans un contexte où Ebola sévit dans plusieurs pays de la sous-région et nous pensions que ce n'est pas prudent d'organiser de grands
rassemblements. Le sens des responsabilités nous oblige à prendre plus
de précautions. C'est pourquoi nous avons décidé de différer un certain
nombre d'activités dont le Tour du Faso", a déclaré à l'AFP le
porte-parole du gouvernement Alain Edouard Traoré.
Quinze équipes
issues de douze pays, quatre européens (Allemagne, Belgique, France et
Pays-Bas) et huit africains (Algérie, Bénin, Burkina Faso, Cameroun,
Côte d'Ivoire, Mali, Maroc et Togo), dont aucun n'est touché par le
virus, étaient engagées dans la compétition.
L'épreuve, l'une des
principales compétitions sportives, hors football, à se tenir sur le
continent, constitue aussi une vitrine majeure pour le Burkina Faso.
Selon
un membre de la Fédération burkinabè de cyclisme, le pays risque d'être
sanctionné par l'Union cycliste internationale, dont les règles
stipulent qu'une compétition doit être annulée six mois avant son
démarrage.
Les autorités burkinabè avaient décidé mi-août de
reporter pour cause d'Ebola une réunion de l'Union africaine qui devait
se tenir début septembre dans la capitale. Elles avaient également
annoncé le report, pour les mêmes raisons, d'un important salon
international de l'artisanat, prévu du 31 octobre au 9 novembre, qui
rassemble tous les deux ans plus de 400.000 visiteurs, selon les
chiffres officiels.
Le Burkina Faso, pays pauvre du
Sahel, ne déplore aucun cas de virus mais se trouve insuffisamment
préparé, malgré les efforts réalisés, avait déclaré fin septembre à
l'AFP le Dr Isaïe Medah, directeur de la lutte contre la maladie au
Burkina.
"Il y a des insuffisances en assistance technique et de
ressources. On n'a jamais eu d'Ebola. La théorie ne suffit pas",
avait-il reconnu durant un colloque à Abidjan.
"A Ouagadougou,
tout est équipé et on attend", avait expliqué le Dr Medah, mais en
province, "pour le moment, on ne peut pas dire qu'on pourra efficacement
et à 100%" traiter un cas d'Ebola.
La fièvre hémorragique a fait
3.338 morts en Afrique de l'ouest dans cinq pays (Sierra Leone, Guinée,
Liberia, Nigeria, Sénégal), selon le dernier bilan de l'Organisation
mondiale de la santé (OMS), arrêté au 28 septembre et publié mercredi.
Il
y a également un cas Ebola aux Etats-Unis, où une personne est tombée
malade, quatre jours après été arrivée dans le pays, en provenance du
Liberia.
(AFP)
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