lundi 8 décembre 2014

JO-2024 - La France se teste à Monaco

Paris sera-t-elle candidate aux JO de 2024? Le CIO, en tout cas, semble le souhaiter, et les partisans de la candidature parisienne vont avoir l'occasion de prendre la température auprès de ses membres, réunis en session jusqu'à mardi à Monaco.

"Nous nous attendons à ce que Paris soit candidate", a indiqué dimanche à l'AFP un membre du CIO, sous condition d'anonymat. "Quand M. Hollande a rencontré M. Bach (le président du CIO), il lui a laissé entendre que Paris serait candidate", a ajouté une autre source proche de l'instance olympique.
Une source gouvernementale française a cependant tempéré cet enthousiasme auprès de l'AFP: "C'est la mairie de Paris qui décide. Et elle y réfléchit encore".
Car la question est un sujet de crispation entre le président de la République, François Hollande, et la maire de Paris Anne Hidalgo. Début novembre à la télévision, le premier s'était dit "favorable" à une telle candidature, mais dès le lendemain, la seconde avait sèchement rétorqué que la décision appartenait à la ville.
C'est donc sur la pointe des pieds que Bernard Lapasset, stratège de la phase de "pré-candidature", va venir faire la promotion de ce projet auprès des membres du CIO à Monaco.
Il viendra coiffé de sa casquette de président de l'International Rugby Board, fédération olympique à partir de 2016, et jouera très officieusement les diplomates pour Paris-2024, assisté de Denis Masseglia, invité à Monaco en qualité de président du Comité national olympique français (CNOSF), de Tony Estanguet et Guy Drut, membres du CIO.

- 'Marquer un territoire' - Dans la principauté, Lapasset lancera des sondes: trois rendez-vous formels sont déjà pris et d'autres devraient suivre. "Il faut se faire entendre. Marquer un territoire", dit-il.
Les villes qui désirent être candidates doivent en effet peaufiner leur stratégie: elles ont jusqu'à septembre 2015 pour se déclarer et la ville organisatrice des jeux Olympiques d'été 2024 sera désignée à l'été 2017
Dans un contexte économique national difficile (chômage et déficit élevés), une éventuelle candidature française pourrait profiter du nouvel Agenda 2020 du président du CIO, Thomas Bach, et de ses 40 mesures: elles visent à dessiner des Jeux plus flexibles et surtout moins coûteux.
Elles préconisent notamment un recours plus automatique à des installations existantes, la possibilité de mutualiser les équipements de plusieurs villes, et instaurent un rapport différent entre le CIO et les candidates.
Lapasset a donc décortiqué l'Agenda de Bach pour en faire le moule de son rapport sur "l'opportunité et la faisabilité" d'une candidature parisienne qui sera rendu public fin janvier.
"On a la sensation que l'on tombe dans la bonne démarche, au bon moment. C'est bon pour le mouvement sportif français", a commenté pour l'AFP celui qui est aussi le président du Comité français du sport international (CFSI), à la veille de sa mission monégasque.

- Symbole - "Nous inviterons les villes à nous présenter un projet qui correspond le mieux à leurs besoins sportifs, économiques, sociaux, au lieu d'imposer un cadre", avait indiqué M. Bach en présentant son Agenda en novembre.
Cent ans après les derniers jeux d'été organisés en France, à Paris en 1924 (après ceux de 1900), confier à la capitale française ceux de 2024 revêtirait une valeur symbolique et compenserait l'immense déception des échecs dans l'attribution des JO 2008 et 2012.
Depuis l'échec d'Annecy, humiliée en 2011 lors de l'élection pour les JO-2018 (7 voix), la France a piétiné dans sa tentative de réhabilitation auprès du mouvement olympique. Jusqu'à un frémissement ces derniers mois.
Samedi, Thomas Bach a salué les "excellentes relations" du CIO avec la France dont il a rencontré à deux reprises le chef de l'Etat en moins d'un an.
Revenue en grâce, la France en saura plus à Monaco sur les adversaires potentiels qu'elle aurait à affronter. Berlin ou Hambourg, Rome, Durban (Afrique du Sud) ou encore les villes américaines de Los Angeles, Boston, Washington DC ou San Francisco ont fait part de leur fort intérêt.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.