vendredi 9 janvier 2015

La sculpture d'un Superman rouge indispose les skieurs à Val d'Isère

La sculpture d'un Superman rouge, arborant une faucille et un marteau sur le torse, a suscité des plaintes de plusieurs skieurs dans la station de Val d'Isère (Savoie), amenant la société des téléphériques à déplacer l'objet du litige, selon des sources concordantes.

Entièrement rouge, l'oeuvre monumentale, de trois mètres de haut, représentant un Superman tendant le bras à la manière de Staline, avait été installée à la gare de téléphérique de Bellevarde (2.827 mètres), dans le cadre d'une exposition à ciel ouvert de l'artiste Richard Orlinski.
"Entre cinq et dix personnes, plutôt des gens âgés qui ont connu la Guerre froide, se sont plaintes. Elles faisaient une fixation sur la faucille et le marteau", a expliqué à l'AFP Frédéric Charlot, directeur général de la société des téléphériques de Val d'Isère (STVI).
"On a eu des critiques, alors on s'est dit: +On ne va pas la laisser là sous le nez de nos clients à la sortie du téléphérique, on va le mettre ailleurs+", a-t-il ajouté, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Pourtant, cette oeuvre "n'est pas une déclaration politique, évidemment. C'est de l'art", insiste M. Charlot, en jugeant le concept "super rigolo, léger et sympa".
L'idée du sculpteur était d'imaginer que le super héros, en provenance de la planète Krypton, ait atterri en Union Soviétique au lieu des États Unis, et qu'il se soit mis à incarner la propagande communiste.
"C'est plein de sens. Il y a une réflexion sur la Guerre froide, sur l'affrontement des blocs", explique Richard Orlinski, 48 ans, en se défendant d'être un provocateur.
"J'ai exposé à Courchevel, à Cannes et à Paris, qui ne sont pas des villes communistes", précise-t-il, en se disant "déçu" de voir sa sculpture déplacée.
Actuellement stockée dans un garage de la STVI, la statue, d'un prix de 130.000 euros, pourrait être installée sur le front de neige de Val d'Isère.
"On n'a pas encore l'autorisation du maire", dit cependant Jane Griffiths, dont la galerie est à l'origine de l'exposition.
La Britannique, élue au conseil municipal de Val d'Isère, dit être "tombée des nues" quant elle a appris la polémique. "Dans ma galerie, j'ai des choses qui provoquent mais ça, j'aurais jamais pensé que les gens le prendraient au premier degré", raconte-t-elle.
"Je vais tout faire pour la garder ici", ajoute-t-elle.

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.