jeudi 12 février 2015

La lutte antidopage française épinglée par la Cour des comptes

La Cour des Comptes recommande à l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) de mieux cibler ses contrôles dans un souci de réduction des coûts, selon son rapport annuel dévoilé mercredi.

   La Cour juge "large" le champ des contrôles réalisés par l'AFLD, et invite
l'instance à "redéfinir ses modalités". Actuellement, l'AFLD effectue des contrôles sur trois groupes différents: un premier constitué des 17 millions de sportifs licenciés en France; un deuxième regroupant 20.700 sportifs d'élite; un troisième dénommé "groupe cible" qui regroupe en substance les meilleurs sportifs français. Ce groupe comptait 429 personnes en 2013.
   "L'agence ne différencie pas suffisamment sa stratégie de contrôle pour chacune des trois cibles", est-il écrit dans le rapport de la Cour des Comptes. "La mise en place d'une véritable stratégie de contrôle par cible devient indispensable à la fois pour des raisons d'efficacité mais aussi pour des raisons de coût", note le rapport.
   La Cour des Comptes suggère à l'AFLD quelques pistes. Pour le groupe des 17 millions de licenciés, elle suggère l'abandon des contrôles en compétition.
   Pour les 20.700 sportifs d'élite, la Cour des Comptes recommande d'avoir recours "aux méthodes de renseignement visant à contrôler mieux plutôt que contrôler plus".
   Enfin, pour le groupe cible, elle suggère à l'AFLD de "tirer les conséquences de la mise en place progressive" du profil biologique, qui permet de suivre tout au long de l'année un individu et de détecter d'éventuelles anomalies liés à la prise de substance interdite.
   Pour le moment, le volet hématologique (EPO, notamment) fonctionne, en attendant la mise en place prochaine des volets endocrinien (hormones de croissance) et stéroïdien (anabolisants).
   Dans sa réponse à la Cour des Comptes, le président de l'AFLD (Bruno Genevois) ne manque pas de souligner que c'est justement "l'Agence qui a donné l'impulsion" dans le domaine du profil biologique.
   En 2013, l'AFLD a réalisé 11.040 contrôles antidopage en France. Le coût moyen d'un contrôle et de l'analyse était de 541 euros dans le cadre d'une compétition et 235 euros hors compétition. L'AFLD dispose d'un budget annuel d'environ 8 M EUR, abondé principalement par une subvention de l'Etat à hauteur de 7 M EUR, et complété par des ressources propres (travaux d'analyses sur commandes par exemple) pour 1 M EUR.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.