dimanche 22 février 2015

L'athlétisme français manque de stades couverts

L'athlétisme tricolore, performant sur la piste, manque pourtant de structures couvertes qui font que le stadium Jean-Pellez d'Aubière, aux portes de Clermont-Ferrand, accueille ce week-end les +France+ Elite indoor pour la huitième fois en 12 ans.
   "On a été à deux doigts l'an dernier de faire nos Championnats en Belgique, à Gand. On ne voulait pas revenir à Aubière qu'on sollicite trop souvent", explique Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme (FFA).
   S'il existe 17 structures couvertes dans l'Hexagone, la plupart comme Nantes, Vittel, Metz ou encore Val-de-Reuil (Eure), ont des capacités entre 500 et 1500 places. Elles sont suffisantes pour des compétitions régionales mais pas au niveau pour des Championnats de France  qui requièrent un accueil de 3000-3500 spectateurs.
Plusieurs fermetures temporaires se sont conjuguées ces dernières années pour rendre plus criante la carence. Liévin (Pas-de-Calais), la salle aux huit records du monde, est fermée pour la 3e saison consécutive, la charpente ne présentant pas toutes les garanties de sécurité. "Il semblerait que les travaux se fassent cette année. Ce qui permettrait de récupérer la salle pour 2016", précise M. Amsalem. Bordeaux, qui avait dépanné les +France+ en 2014, dispose largement de la contenance souhaitée dans une salle qui est cependant avant tout un vélodrome. Le confort des spectateurs et des athlètes, avec seulement quatre couloirs, s'en ressent. Le Palais omnisport de Paris-Bercy est encore en travaux. Sa contenance pour l'athlétisme va être portée à 9.000 places, l'habit est trop ample pour des +France+ mais sied à des championnats d'Europe ou du monde. 
   "Il manque une ou deux structures pour pouvoir équilibrer le territoire, une à l'Ouest et une à l'Est", estime le président fédéral. En ce sens, la ville de Strasbourg a été sollicitée et Talence, en banlieue bordelaise, est également porteur d'un projet.
     La bonne nouvelle, c'est Miramas (Bouches-du-Rhône, 5500 places), dont la première pierre sera posée mardi. Dans deux ans, ce sera la plus grosse capacité d'accueil en dehors de la capitale, selon M. Ansalem. "On pourra y faire aussi des sports co, du tennis, de la gym, des concerts", se réjouit-t-il.
   Optimisation et retour sur investissement sont les maîtres mots. Aubière illustre une utilisation optimisée qu'Alain Martres, président de la Ligue d'athlétisme d'Auvergne, estime "à 90 %". La structure héberge le Pôle national de la perche et son joyau Renaud Lavillenie ainsi que le Clermont Athlétisme Auvergne, le plus gros club français en nombre de licenciés, quelque 2500, et les pratiques de l'université proche.
   Pour accueillir les +France+, les collectivités territoriales, en premier lieu Clermont communauté, ont participé à hauteur de 130.000 euros. M. Martres ne se plaint pas, sa Ligue récupérant 15.000 euros de la FFA. "C'est pas un investissement à perte, mais qui rapporte", estime M. Amsalem. "Je comprends qu'aujourd'hui il y a des restrictions (budgétaires). Mais, attention, quand on commence à rogner l'activité sportive qui occupe des millions de jeunes toute l'année, ça coûtera beaucoup plus cher en oisiveté et tout ce que ça peut générer  derrière".


(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.