mercredi 11 mars 2015

En Bretagne, l'économie du sport surfe sur le nautisme

La filière sport en Bretagne pèse 2,8 milliards d'euros et plus de 20.000 emplois équivalents temps plein (ETP). Ce sont les deux principaux enseignements de la première étude, publiée le 6 mars, sur la réalité économique du sport en Bretagne. Une économie qui s'appuie sur une richesse locale : les sports nautiques.

Ce document de vingt pages a été établi à partir de données recueillies auprès de prestataires, clubs sportifs et autres acteurs de la filière sport (ligues et comités régionaux, fédérations, collectivités, DRJSCS,...) par le Centre de ressources et d'expertise du sport et des loisirs de Bretagne (CRESLB) pour le compte du Conseil du sport de la région, installé en février 2012. Le but de cette étude ? Dresser un état des lieux de façon à aider au développement de l'économie et de l'emploi du sport.
Cette première synthèse chiffrée s'intéresse à la réalité globale du sport en Bretagne avant de s'attarder sur une dizaine de disciplines en particulier. En ce qui concerne les données générales, l'étude note que l'économie du sport s'articule autour de trois groupes d'activités : la pratique ; la gestion des équipements et infrastructures ; l'industrie, le commerce et les services. Avec 2,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, le sport représente 3,3% du produit intérieur régional brut (contre 8% pour le tourisme). Sur cette somme, 685 millions proviennent des pratiquants, 194 millions de la gestion des équipements et infrastructures, et 1,4 milliard du commerce, de l'industrie et des services. Enfin, les subventions publiques, qui assurent 25% du financement de la pratique sportive, représentent 550 millions d'euros.

Nautisme : une offre de +46% en 5 ans

L'emploi sportif au sens large s'établit à 21.115 ETP, soit 2% des emplois en Bretagne. Parmi les quelque 30.000 contrats de travail liés au sport, on note que 2.120 emplois concernent la gestion des 19.700 équipements sportifs bretons, 11.470 sont mobilisés dans le commerce, l'industrie et les services, et 4.600 sont déployés dans les collectivités territoriales.
L'étude s'attarde sur le nautisme, de loin le premier sport de la région en termes économiques. Il représente en effet 1.910 structures (clubs, ports, entreprises), 945.430 pratiquants (dont 60% de personnes extérieures à la région), 9.375 emplois ETP et 858 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans cet ensemble, dont l'offre a crû de 46% ces cinq dernières années, l'industrie, le commerce et les services pèsent pour 670 millions.
Dans le détail, les emplois ETP du nautisme se répartissent comme suit : 1.975 dans le secteur du tourisme, des sports nautiques et de bord de mer ; 400 dans le secteur de la plaisance ; et 7.000 dans le secteur de l'industrie, du commerce et des services, dont 1.000 ETP dans la course au large.
La course au large est en effet une autre spécificité de l'économie du sport breton détaillée dans l'étude. Ainsi la Route du Rhum 2014, pour un budget d'organisation de 6 millions d'euros, a généré 30 millions d'euros de chiffre d'affaires indirects dans l'économie locale grâce à la présence de près de 2 millions de visiteurs. Sans compter des "retombées médiatiques inestimables pour Saint-Malo".

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.