Nouveaux angles de vue grâce aux drones, technologies qui vous
donnent l'impression d'être au premier rang au bord du terrain, ou
influence des réseaux sociaux sur les contrats des stars: le sport
professionnel assaisonné de nouvelles technologies est en pleine
mutation.
Imaginez-vous assis au premier rang, juste derrière le
parterre de fleurs, sur le cour central de Roland Garros le jour de la
finale, ou au pied du ring à Las Vegas pour un combat de boxe poids
lourds... tout en étant tranquillement installé dans votre canapé.
Dans
quelques années les fans de sport à la télévision vont pouvoir vivre
les grands événements sportifs d'une manière tout à fait nouvelle,
équipés de casques de réalité virtuelle qui leur offriront un ressenti
inédit.
"Les gens sur leur canapé pourront vivre un match de
basket comme s'ils étaient assis au pied du panier. C'est incroyable",
se réjouit David Blitzer, co-propriétaire de l'équipe de NBA des 76ers
de Philadelphie.
Cette vision futuriste n'est qu'un des exemples
présentés au Sport Business Summit qui se tient cette semaine à New
York, sur la manière dont les nouvelles technologies transforment le
sport de haut niveau.
Pour l'heure, la technologie des casques de
réalité virtuelle en est encore "à ses balbutiements", prévient Jens
Christensen, patron de Jaunt VR, spécialisé dans ces appareils qui
inondent la vue et l'ouïe et permettent quasiment de se soustraire à
l'environnement immédiat.
Mais, lorsque les casques seront au
point, ils auront le potentiel de totalement révolutionner la façon dont
le sport est vécu par les spectateurs.
"Ce sera presque un medium à part entière", prédit M. Christensen.
Le
co-propriétaire de l'équipe de basketball des Celtics de Boston, Wyc
Grousbeck, est un peu circonspect quant à cette perspective.
Le
sport, la foule qui se lève comme un seul homme lorsqu'un beau panier
est marqué, l'émotion du stade sont difficilement transposables par le
biais des seuls écrans, juge-t-il.
Un match, "c'est un événement qui transcende le simple smartphone", fait valoir M. Grousbeck.
Mais pour Eric Shanks, patron de Fox Sports Media Group, un des
poids lourds du marché, "vu sous le prisme des nouveaux médias, le sport
éclipse tout".
Dans ses cartons, son groupe a projet de filmer
une course de cyclocross à l'aide de drones pour proposer un angle
nouveau aux spectateurs assis devant leur téléviseur.
Pour les athlètes aussi les cartes sont totalement rebattues.
Certaines
sociétés offrent aux équipes de creuser dans des millions de posts sur
les réseaux sociaux pour voir si un athlète en particulier mérite un
contrat plus important au regard de son attractivité sur la toile.
General
Sentiment, une société d'analyses de données basée à New York, se
propose, elle, d'établir le profil des supporters d'un athlète donné à
partir des réseaux sociaux afin d'aider les annonceurs à cibler au mieux
les groupes qu'ils souhaitent toucher.
Si, par exemple, sur
Twitter une majorité de "followers" d'une équipe ou d'un joueur semblent
préférer une marque de voiture à une autre, la marque en question
pourrait être approchée en vue d'un futur contrat de sponsoring, selon
Asher Feldman, directeur de la firme Strategic Analytics.
Mais,
avec la multiplication des supports sur lesquels les événements
sportifs sont regardés, va rapidement se poser la question des droits de
retransmission.
Selon Eric Shanks, 80 millions de personnes regardent des événements sportifs retransmis par Fox depuis un appareil mobile.
Quid
alors des contrats entre ligues et chaînes de télévision, comme celui
de neuf ans dévoilé en octobre entre la NBA et les chaînes TNT et ESPN?
"Qui
enchérira pour ces droits" dans dix ou douze ans?, s'interroge David
Blitzer des 76ers de Philadelphie. "Les noms (diffuseurs) vont changer."
(AFP)
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