L'UEFA a amendé lundi à Prague le fair-play financier (FPF) en
introduisant un assouplissement de la première saison d'encadrement,
moins contraignante, ce qui ne change rien sur le fond et décevra un
club comme le Paris SG qui sera toujours confronté au même casse-tête.
. La nouveauté: l'anticipationLe principe du FPF reste le
même : les clubs européens qui veulent participer aux compétitions de
l'UEFA ne peuvent dépenser plus que les revenus qu'ils génèrent, sous
peine de sanctions, comme des restrictions de recrutement (c'est le cas
de Manchester City et du Paris SG) ou d'exclusion des coupes d'Europe
(c'est le cas du Dynamo Moscou de Mathieu Valbuena, privé d'Europa
League).
Ce qui est nouveau, c'est une possibilité d'anticipation
pour les clubs, sous le nom de "volontariat". Jusqu'ici, les clubs
tombaient sous la loupe des experts financiers du FPF dès qu'ils étaient
qualifiés pour la Ligue des champions ou l'Europa League. Désormais, un
club qui n'est pas encore qualifié, s'il a un projet de développement
dans ce sens, aura jusqu'au 31 décembre pour se déclarer volontaire pour
un "accord de règlement". L'instance de contrôle financier statuera
alors sur son cas d'ici au printemps suivant, et si ses investissements
(infrastructures ou achats de joueurs) le mettent dans le rouge comme le
club le craint, il aura une période de mise à l'épreuve qui pourra
durer jusqu'à quatre saisons (contre trois maximum actuellement).
L'avantage, c'est que les éventuelles restrictions (comme une enveloppe
limitée de recrutement) ne seront pas applicables dès la première
saison, contrairement à aujourd'hui. Les sanctions s'étaient appliquées
dès la première saison (2014/15) pour le PSG, limité à 60 millions pour
le mercato avant de devoir vendre autant qu'il achète.
. 'Etendre et renforcer le fair-play financier'Ceux qui comme
le PSG rêvaient d'un allégement du FPF seront déçus. Doublement, dans
le cas du PSG et de Manchester City (qui contrairement à une idée reçue
est toujours sous le coup de sanctions liées au FPF). Car un club
actuellement en infraction au FPF ne peut prétendre au volontariat avant
d'avoir atteint ses objectifs de retour à l'équilibre budgétaire. En
clair, le PSG avait les saisons 2014/15 (écoulée) et 2015/16 (qui vient)
pour se mettre en conformité. Il ne pourra prétendre au volontariat
qu'une fois qu'il sera revenu dans les clous budgétaires.
Le PSG a
été épinglé dans le cadre du FPF, non pas parce qu'il vivait au-dessus
de ses moyens (ses propriétaires qataris ont des moyens illimités) mais
parce que le contrat de sponsoring passé avec l'office du tourisme du
Qatar pour 200 millions d'euros avait été jugé surévalué par les experts
de l'UEFA au regard du marché.
Le comité exécutif (gouvernement
du foot européen) de Prague a aussi réglé la question de la partie liée
(par exemple, est-ce que l'office du tourisme du Qatar a un lien avec
les investisseurs qataris du PSG ?). Désormais, tout sponsor qui
représentera plus de 30% des revenus d'un club sera considéré comme
partie liée. Autre épine dans le pied du PSG, donc.
Les cas du PSG
et de Manchester City (touchés parce que leurs investisseurs aux
ressources gigantesques pouvaient altérer l'équité sportive) sont les
plus médiatiques mais aussi les plus atypiques. Car le FPF a été avant
tout mis en place pour éviter une spirale de l'endettement. La perte
cumulée des clubs européens est passée depuis l'instauration de ce cadre
de 1,7 milliard d'euros en 2011 à 487 millions d'euros en 2014.
Michel
Platini, président de l'UEFA, a d'ailleurs salué les vertus du FPF et
son évolution : "Les nouvelles règles visent à étendre et à renforcer le
fair-play financier. Les objectifs restent les mêmes, nous évoluons
simplement d'une période d'austérité vers une période où nous pouvons
offrir davantage de possibilités pour une croissance et un développement
durables".
Son instance, par la voix de Alasdair Bell, directeur
des affaires juridiques, s'est dite confiante dans l'issue des plaintes
contre le FPF déposées par un agent de joueur et des fans du PSG et de
Manchester City : "Nous avons le soutien de tous les clubs (aucun n'a en
effet traîné le FPF en justice) et de la Commission européenne".
(AFP)
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