Il était urgent d'attendre: la Fédération française de football a
décidé samedi de repousser à son Assemblée générale de décembre sa
décision sur les modalités de montées et de descentes entre L2 et
National en 2016-17, obligeant la LFP à revoir sa copie pour la L1 et la
L2.
Le conseil d'administration de la Ligue de football professionnel avait voté le 21
mai le passage de trois à deux promotions et descentes entre la Ligue 1
et la Ligue 2 dès la saison prochaine, provoquant une fronde et une
division parmi les clubs pros. Le monde amateur n'était pas non plus
enclin à jouer la réciprocité aussi rapidement. Il fallait donc éteindre
vite l'incendie.
"Il y a quelques modalités à discuter et c'est
bien de réunir les gens de la Fédération et de la Ligue, a estimé le
président de la FFF Noël Le Graët. Le football amateur n'aurait pas
accepté la réforme et est toujours choqué quand les décisions sont
prises sans concertation et il a bien raison. Le décalage L1-L2-National
ne peut se faire que dans l'unité. Les acteurs fédéraux souhaitaient
plus d'informations et on va mettre autour de la table tous les acteurs
pour trouver des soutiens."
Le président de la LFP Frédéric
Thiriez a remercié Noël Le Graët pour ce "compromis intelligent". Mais
il faudra toutefois que les amateurs et les professionnels ajustent
complètement leurs violons.
Car si l'AG de la FFF a retardé la
réforme ainsi que ses modalités et contours, la Ligue reste elle
accrochée au passage à deux montées et deux descentes entre L1 et L2 et
la convocation, "immédiatement", du CA par M. Thiriez n'aura pour but
que d'en repousser la date d'une saison.
Cela signifie-t-il que la
FFF n'a fait que retarder une évolution inéluctable et que les amateurs
seront finalement placés devant le fait accompli? C'est ce qu'a
sous-entendu M. Le Graët.
"Je dis au monde amateur que trois
montées par an (de National en L2) c'est trop. Créer trois clubs pros
chaque année, ça me paraît compliqué", a-t-il expliqué.
- Petite pique -
Du côté des professionnels grognards, la satisfaction l'a en tout
cas dominé. Jacques Rousselot, président de Nancy et l'un des opposants
les plus fermes au passage à deux montées/deux descentes dès cette
saison, s'est félicité du vote de la FFF, se disant persuadé que le CA
de la Ligue allait revenir sur sa décision.
"Nous avons été
entendus. C'est une sage décision. On peut saluer le sang froid de Noël
Le Graët et Frédéric Thiriez, qui ont su nous écouter et reporter à une
date ultérieure les travaux sur les montées et les descentes", a-t-il
déclaré.
Noël Le Graët et Frédéric Thiriez en ont aussi profité pour exprimer leur opposition au principe d'une ligue fermée.
"Il
est hors de question d'une ligue fermée à terme, ça n'existera pas sous
ma présidence et je ne l'accepterai jamais", a assuré le président de
la FFF.
"La ligue fermée est un fantasme, personne ne la demande
et c'est juridiquement et politiquement impossible", a de son côté
répliqué le patron de la LFP.
La hache de guerre est-elle donc
définitivement enterrée entre Le Graët et Thiriez? Au moment où l'on
prête au président de la LFP des visées sur le poste occupé par M. Le
Graët à la fin du mandat du dirigeant breton fin 2016, ce dernier n'a
pas manqué d'adresser une petite pique à son homologue à la Ligue.
Alors
que Frédéric Thiriez s'était assis à sa place par erreur après avoir
terminé son intervention à la tribune, le président de la FFF lui a
rétorqué avec son éternel sourire en coin: "On est tous les deux en
phase, il a pris mon fauteuil tout à l'heure par accident, ce n'était
pas volontaire, vous vous en doutez bien."
Interrogé après l'AG
sur son avenir, M. Le Graët a d'ailleurs savamment entretenu le
suspense, tout en révélant avoir pris sa décision: "Il y a encore le
temps, il me reste un an avant de donner ma position. Je veux consacrer
ce temps à bien travailler et après peut-être que je serai candidat et
peut-être que je ne le serai pas. Mais je sais ce que je vais faire. Ma
décision est complètement actée."
(AFP)
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