Francis Salagoïty est redevenu samedi président de Bayonne,
responsabilité qu'il a déjà assumée de 1999 à 2011, remplaçant ainsi
Manuel Mérin, démissionnaire après l'échec de la fusion avec Biarritz,
l'autre grand club basque.
Francis Salagoïty, greffier en chef au Tribunal de Commerce de Bayonne, a été élu samedi par le conseil de surveillance, a annoncé AB Lagunak, association regroupant les 21
principaux actionnaires de l'Aviron, dans un texte remis à la presse.
"Sous la pression de la mairie et en accord avec AB Lagunak, Francis Salagoïty a été élu président du conseil de surveillance" et "une assemblée générale extraordinaire des actionnaires" va être convoquée, précise le texte.
Favorable
à la fusion, Manuel Mérin avait convoqué une conférence de presse pour
ce samedi à 09H30 mais ne s'est finalement pas présenté devant les
journalistes, sans fournir d'explication à ce faux bond.
Pour AB
Lagunak, "une page se tourne" mais "la création d'une seule entité
professionnelle au Pays basque est la seule solution pour retrouver
l'élite". Les principaux actionnaires du club des bords de Nive
réaffirment ainsi leur volonté de parvenir, à terme, à une fusion avec
Biarritz et à une association avec d'autres clubs basques.
Pour la
première fois de l'histoire du rugby français, aucun club basque ne
jouera dans l'élite du championnat de France en 2015-2016, après la
relégation de Bayonne en Pro D2 et l'échec de l'opération de remontée en
Top 14 de Biarritz.
Le 26 juin, l'association amateur de
l'Aviron, qui détient le numéro d'affiliation à la Fédération française
de rugby (FFR), avait refusé dans un vote à bulletins secrets -- avec
78% de "non" -- la fusion des deux clubs basques qui, sous réserve de
l'aval de l'instance de contrôle financier du rugby, la Direction
nationale d'aide au contrôle de gestion (DNACG), joueront la saison
2015-2016 en Pro D2.
Ce rejet à une écrasante majorité du projet
de fusion avec Biarritz était prévisible compte tenu de la grande
hostilité de toutes les associations de supporteurs -- Socios, Pena
Baiona et Gars de l'Aviron en tête -- à tout rapprochement avec un club
distant pourtant seulement de moins de 5 km.
Rivaux de toujours,
les deux clubs poursuivent ainsi une sempiternelle querelle de clochers,
faisant fi de leurs grandes difficultés financières.
Le Biarritz
Olympique Omnisports avait déjà désavoué le 23 juin son emblématique
président Serge Blanco, également vice-président de la FFR, lui refusant
la majorité des deux-tiers nécessaire à une fusion. Il avait en
conséquence donné sa démission de la présidence de son club de toujours.
Ce scrutin ayant été "entaché d'irrégularités", selon les
dirigeants du club omnisports, une nouvelle assemblée générale du BO
Omnisports et un nouveau vote sont prévus le 30 juin, mais cela devient
sans objet après le refus des amateurs de l'Aviron Bayonnais.
Dans
une interview à Sud Ouest, Serge Blanco avait précisé que "depuis 2001
l'Aviron avait enregistré 7,1 millions d'euros de pertes et le BO 7,2
millions d'euros" et Manuel Mérin avait indiqué le 23 juin qu'il
manquait à l'Aviron "un million d'euros à trouver d'ici le 1er juillet"
pour boucler son budget.
Outre ces problèmes financiers, le club
bayonnais est confronté à une hémorragie de joueurs: en plus du départ
annoncé de longue date de ses internationaux français -- l'arrière Scott
Spedding pour Montferrand et le 3e ligne centre Charles Ollivon pour
Toulon -- plusieurs des cadres qui avaient accepté de rester dans la
perspective de la création d'un club basque, ont tiré les conséquences
de l'échec de la fusion: entre autres, le trois-quart centre Mathieu
Ugalde, pourtant Bayonnais de souche, a signé à Brive, club du Top 14,
tandis que le deuxième ligne australien Mark Chisholm souhaite retourner
dans son pays.
(AFP)
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