Pour la première fois depuis son élection en 1998, le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Joseph Blatter,
pris dans la tourmente sans précédent qui secoue la Fifa, a renoncé
mardi à assister à la finale d'une Coupe du monde dames.
Le Mondial-2015 se termine dimanche avec la finale à l'issue de laquelle le président de la Fifa remet traditionnellement le trophée à la capitaine de l'équipe victorieuse.
Mais M. Blatter ne sera pas dans la tribune d'honneur du BC Place Stadium de Vancouver.
Il
a présenté sa démission le 2 juin, après avoir été réélu pour un
cinquième mandat, annonçant qu'il restait en poste le temps d'organiser
de nouvelles élections fin 2015 ou début 2016.
"M. Blatter a
annoncé aux organisateurs que, pour des raisons personnelles, il ne
pourrait pas assister à la phase finale de la Coupe du monde au Canada",
a indiqué dans un courrier électronique à l'AFP son avocat aux
Etats-Unis, Richard Cullen, du cabinet McGuireWoods.
L'information
a ensuite été confirmée par un porte-parole de la Fifa qui a précisé
que le secrétaire général de l'instance internationale, Jérôme Valcke,
sera également absent.
"En raison de leurs engagements actuels à Zurich, le président de la Fifa et le secrétaire général resteront au siège", a expliqué le porte-parole.
Depuis
son élection en 1998, M. Blatter, 79 ans, a toujours assisté aux
finales des grands rendez-vous. Il s'agira donc de sa première absence
pour une Coupe du monde senior.
Les organisateurs du Mondial des
moins de 20 ans, en juin en Nouvelle-Zélande, avaient fait savoir qu'ils
ne souhaitaient pas sa présence, et il n'avait finalement pas fait le
voyage.
Cette décision intervient dans un contexte de crise sans précédent dans l'histoire de la Fifa sur fond de corruption.
Sept
personnes, anciens ou actuels dirigeants de la Fifa, ont été arrêtées à
Zurich (Suisse) le 27 mai pour corruption, escroquerie et blanchiment
d'argent à la demande de la justice américaine.
L'absence de M.
Blatter lors de la phase finale de la Coupe du monde 2015 au Canada est
d'autant plus remarquée qu'il se présente volontiers comme le défenseur
le plus ardent du football féminin.
"Je me considère un petit peu
comme le parrain du football féminin au sein de la Fifa", avait-il
déclaré en mai au groupe de radio-télévision publique britannique BBC.
Sous
sa direction, le football féminin s'est fortement développé: pour sa
première édition en Chine en 1991, la Coupe du monde dames opposait 12
équipes, et elles étaient 24, une première, au Canada depuis le 6 juin à
convoiter le titre mondial.
Même dans son souci de promotion du
football féminin, M. Blatter a, là aussi, défrayé la chronique: en 2004,
il avait estimé dans un entretien avec le journal suisse SonntagsBlick
que ce sport serait plus attractif pour les annonceurs si les joueuses
portaient "des shorts plus moulants", ce qui lui avait valu les
critiques de nombreuses joueuses.
(AFP)
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