mardi 22 mars 2016

Réunion au sommet pour la sécurité de l'Euro et de ses "fans zones"

La délicate sécurité de l'Euro-2016 en France (10 juin-10 juillet), sur fond de risque terroriste élevé, fait l'objet mardi d'une réunion au sommet place Beauvau avec, comme enjeu majeur, les "fans zones" qui accueilleront de 10.000 à 100.000 supporteurs.
"Ce n'est pas un Euro classique, c'est une petite Coupe du monde", a fait valoir le ministère de l'Intérieur avant cette réunion. Un organisateur a évoqué le "plus gros événement de sécurité publique et privée" jamais organisé en France. Les "fans zones", que l'UEFA recommande d'installer au coeur des villes pour accueillir festivement les supporteurs avec retransmission des matches sur écran géant et animations, sont "un concept totalement nouveau" de l'Euro et "un défi", ont indiqué le ministère et les organisateurs avant ce rendez-vous.
Mardi à midi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve préside avec son homologue de la Jeunesse et des sports Patrick Kanner, ainsi que le président du club des villes d'accueil de l'Euro, le maire de Bordeaux Alain Juppé, une réunion du comité de pilotage sur sa sécurité. La question est brûlante depuis les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts à Paris et aux abords du Stade de France durant le match amical France-Allemagne. Elle a donné lieu, le 22 février, à des instructions interministérielles drastiques que doit détailler M. Cazeneuve. Des "palpations systématiques", existant déjà à l'entrée des stades, sont ainsi édictées dans les "fans zones" avec possibilité, selon l'Intérieur, de les "compléter par des moyens de détection" (de métaux par exemple). Interdiction d'entrer avec des bagages ou sacs volumineux, points d'accueil partout pour orienter les supporteurs, appui éventuel des services de déminage sont aussi prévus. S'ajoute la mise en place d'un important dispositif de vidéoprotection que l'Etat, attendu sur le partage du surcoût des mesures de sécurité, prendra en charge à 80% (pour un peu plus de deux millions d'euros, selon Beauvau). Les villes choisiront la durée d'ouverture des "fans zones", souvent de midi à minuit et sur toute la durée de la compétition, selon les estimations. Quelque 10.000 à 100.000 personnes sont attendues selon les endroits: 20 à 30.000 place Bellecour à Lyon, 80.000 au Prado à Marseille, près de 100.000 au Champ-de-Mars à Paris.

Agents privés 'au taquet'

Risque terroriste oblige, toutes les autres retransmissions devront être faites en lieu clos et/ou faire l'objet de demandes en bonne et due forme. Ce sont des agents privés qui procéderont aux palpations comme dans les stades. Avec quels effectifs, alors qu'ils sont, selon leurs représentants, déjà "au taquet" depuis l'instauration de l'état d'urgence après les attentats? Etat et organisateurs ne semblent pas inquiets. Lors de cette réunion, une démarche "novatrice" de Pôle emploi doit être annoncée. L'opérateur public a recensé et déjà commencé à démarcher "individuellement" un "vivier" de plus de 10.000 demandeurs d'emploi de sécurité privée. Plus de 2.000 personnes sont, par ailleurs, actuellement en formation. Mais aucun chiffre global officiel d'effectifs n'est encore disponible. Alors que, selon les syndicats de police, l'état d'urgence est "chronophage" pour les forces de l'ordre, elles seront mobilisées pour la protection "périphérique" de l'Euro et mobilisables. C'est le préfet qui pilote dans chaque ville, a insisté Beauvau, où il y aura des forces mobiles "en supplément des effectifs locaux". Côté menaces, "tous les scenarii sont envisagés et font l'objet d'exercices", fait valoir l'Intérieur. Jeudi dernier, une simulation d'attentat chimique dans une "fans zone" a ainsi eu lieu à Nîmes. "Il y en aura beaucoup d'autres", une cinquantaine ce trimestre, selon Beauvau. L'Intérieur surveillera les hooligans et, surtout, une cellule rassemblant ses différents services de l'ordre public et du renseignement est déjà active et travaillera "H24" durant l'Euro en liaison avec l'antiterrorisme. Quant au Raid et au GIGN, ces unités d'élite protégeront les joueurs, avec un officier de liaison par équipe en lice.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.