mercredi 18 mai 2016

Le plan de Paris pour des JO durables : se baigner dans la Seine... et 42 autres mesures

Quarante-trois mesures pour Paris, dont la possibilité de se baigner dans la Seine en 2024... La maire de Paris, Anne Hidalgo, a présenté ce mardi 17 mai un plan "ambitieux et inédit" pour accompagner la candidature de la capitale aux JO de 2024.
L'élue présentait ce plan à l'ouverture du Conseil de Paris, en présence notamment de "dix médailles d'Or", des deux coprésidents à la candidature de Paris aux JO, Bernard Lapasset et Tony Estanguet et d'anciens athlètes.
Paris veut "dire au CIO (Comité international olympique) que les valeurs de l'olympisme transpirent dans chacune des politiques que nous conduisons", a lancé la maire devant la presse. Ce plan est "également un signal à la population. Nous voulons que l'adhésion soit plus forte, il faut que chacun voit ce que les Jeux vont accélérer positivement dans sa vie", a-t-elle ajouté.
La préparation de la candidature doit constituer "l'opportunité historique" pour améliorer la protection de l'environnement, les transports, le logement ou les services publics de la ville, a indiqué Anne Hidalgo pour résumer ce plan qui doit aussi être un "héritage" des Jeux pour la ville.

Du sport à moins de 5 minutes de chez soi

Elle a par exemple invité les élus pour la "grande baignade de 2024 dans la Seine" dont la réduction de la pollution bactériologique doit permettre la baignade de loisir. Des épreuves olympiques de natation y seraient organisées. Elle renoue ainsi avec une promesse de Jacques Chirac, qui annonçait en 1988 lorsqu'il était maire de Paris qu'on pourrait se baigner dans la Seine en ... 1993.
Pour développer les transports publics, une "ligne olympique" - peut-être un "tramway léger" - sera par ailleurs créée sur les quais rive droite, avec l'objectif de relier la majorité des sites olympiques sur un axe Est-Ouest.
La ville veut par ailleurs "mettre à disposition de tous les Parisiens un équipement sportif en accès libre et gratuit à moins de 5 minutes à pied" de là où ils se trouvent, notamment avec des équipements dans l'habitat social, les crèches, pour les handicapés, etc. Des classes à horaires aménagés pour sportifs de haut niveau vont démarrer à la rentrée 2016 dans au moins un collège et un lycée par arrondissement.
Le plan d'action est ainsi composé d'un ensemble de 43 mesures de nature diverse, s'agissant selon les cas d'initiatives nouvelles ou de projets existants devant être accélérés et déployés. L'idée générale étant, tous azimuts, d'apporter de nouvelles façons ou opportunités de faire du sport à Paris, de créer de nouveaux lieux, de développer des projets en termes de transports et d'aménagement, de jouer les choses à l'échelle du Grand Paris, de miser sur les retombées économiques et sociales… La candidature "met en lumière le sport et son pouvoir de transformation dans tous les domaines (santé, économie, vivre-ensemble, etc.) et dans tous les environnements (urbain, professionnel, scolaire, social, hospitalier, etc.)", synthétise la mairie de Paris dans son document de présentation intitulé "Les jeux, accélérateurs de politiques publiques".

Ne pas refaire le débat

Parmi les 43 mesures, au-delà des plus spectaculaires comme la Seine baignable, on trouvera des éléments bien spécifiques (tels que le fait de "recruter des jeunes de l'aide sociale à l'enfance dans les programmes de volontaires"), du très concret (avec, par exemple, l'intention de "rénover la gare du Nord"…), du moins précis ("inscrire les politiques parisiennes dans une trajectoire zéro déchet" ou "rapprocher les univers et les publics culturels et sportifs") et pas mal d'innovations ("récupérer l'énergie piétonne, cycliste et urbaine" par exemple). Les liens à développer entre Paris et la Seine-Saint-Denis sont très présents dans le plan d'action auquel les différentes directions de la ville ont été associées.
Il faut montrer au CIO "le soutien de toute une population", a renchéri Bernard Lapasset, en notant l'importance de "bâtir un héritage".
Sans refaire le débat sur le bien-fondé des Jeux, la majorité des élus ont assuré de leur soutien. Les écologistes, opposés depuis le départ, ont demandé un référendum, ont émis des réserves sur les coûts (10 millions sur le budget parisien pour la candidature) et ont évoqué "l'incertitude sur les nuisances". Danielle Simonnet (Parti de Gauche) a déploré que les "seules bénéficiaires seront les multinationales". L'UDI-MoDem s'est interrogé sur la sécurité et le risque d'"explosion" des budgets, comme à Londres ou à Tokyo et le PCF a demandé des garanties sur les conditions de travail.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.