Ce ne fut pas la petite phrase la plus reprise, extraite du livre Un président ne devrait pas dire ça…,
compilant des confidences de François Hollande. Pas même la plus
reprise concernant le foot, puisque celle sur les footballeurs présentés
comme "des gars de cité, sans références, sans valeurs, partis trop tôt
de la France" et qui auraient besoin de "musculation du cerveau" lui a
fait beaucoup d’ombre... Elle n’est toutefois pas tombée dans l’oreille
d’un sourd.
Pour mémoire, la voici : "On a sauvé Canal. J'ai reçu
discrètement Belmer et Méheut (les anciens patrons de la chaîne, ndlr).
J'ai appelé l'émir du Qatar et lui ai dit : «Vous allez venir en France
en juin, on vous a défendus par rapport aux Saoudiens, on est à vos
côtés, mais là, qu'allez-vous faire sur les Rafale ? Il y a aussi
l'histoire du foot... Je souhaite qu'il y ait un partage.»" Frédéric
Thiriez y réagit ce mardi dans L’Équipe.
Frédéric Thiriez ? Rien de moins que le président de la Ligue de
football professionnel (LFP) de 2002 à 2016 (il a quitté ses fonctions
le 15 avril dernier). Soit la personne qui se trouvait aux affaires lors
du dernier appel d’offres sur les droits télé de la Ligue 1, et dont
l'intérêt consistait justement à voir la chaîne d’État qatarie beIN
Sports faire monter les enchères pour rafler la mise au détriment de
Canal. "J'ai été très choqué par les révélations du président de la
République. Nous avions des soupçons, aujourd'hui nous avons des
preuves, tempête-t-il aujourd’hui. C'est une infraction grave au droit
de la concurrence. Le football français a été spolié. Il doit maintenant
se porter devant les tribunaux afin de réclamer à l'État réparation du
préjudice subi." Précision : l’homme est avocat au Conseil d'État et à
la Cour de cassation depuis 1990.
(LCI)
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