L’association de loisirs affiche d’ambitieux objectifs de développement et teste des méthodes de financement innovantes.
L’UCPA, spécialiste des vacances sportives et
des loisirs pour les populations en difficulté sociale, réalisera en
2016 un chiffre d’affaires proche de 203 millions d’euros, pour un
résultat globalement à l’équilibre. Elle veut maintenant doper sa
croissance en se développant sur la gestion d’équipements sportifs.
« Oui, nous sommes une association… Mais nous
fonctionnons exactement comme une entreprise. » Guillaume Légaut met un
point d’honneur à préciser que, certes, l’UCPA,
qu’il préside depuis quatre ans est demi, est bien une organisation à
visée sociale – son but est d’accueillir, à des prix inférieurs à ceux
en vigueur sur le marché, des publics en difficulté sociale (ils
représentent la moitié des clients) pour leur proposer du sport et des
loisirs.
Mais l’association, qui existe depuis 1965, est totalement dans le
marché. Elle ne compte pas sur les subventions publiques pour exister :
celles-ci ne représentent que 0,5 % de son budget. Et, comme toute
entreprise, l’UCPA a des objectifs de rentabilité. Elle a déjà réalisé
ces dernières années d’importants efforts de performance, son excédent
brut d'exploitation est passé de 6 à 13 millions d'euros entre 2010
et 2016. Un résultat obtenu principalement en améliorant la
productivité, les prix des séjours restant stables. Au final, l’UCPA est
globalement à l'équilibre.
Une situation saine qui lui permet d’avoir des ambitions de
développement : « Le marché des vacances est stable. Ce n’est pas là
qu’il y a de la croissance. En revanche, le segment des loisirs et de la
gestion d’équipements pour le compte des collectivités se développe. Il
représente un tiers de notre activité. Nous voulons, d’ici à 2020,
multiplier son poids par deux pour atteindre 115 millions d’euros. Nos
deux types d’activité auront alors une importance sensiblement
équivalente au sein de l’UCPA », explique Guillaume Légaut.
Pour cela, l’association, qui gère déjà des piscines, des centres
équestres, des salles de sport et même quatre golfs, va poursuivre sa
politique d’acquisitions : elle achète de petites structures qui gèrent
déjà des équipements pour les collectivités locales. « Nous voulons
remonter la chaîne de valeur, c’est-à-dire ne plus être seulement
présents comme exploitants, mais aussi comme concepteurs, aménageurs et
financiers. » Exemple : l’UCPA va ouvrir l'Aren’ice de Cergy-Pontoise.
Cette double patinoire, dont une de 5 000 places, adjacente à une arène
sportive, l’association n’en est pas seulement l’exploitant ; elle est
aussi partie prenante dans la société de projet qui a conçu le lieu.
Titres associatifs. « Cela implique – et c’est
nouveau pour nous – de devoir trouver des financements innovants »,
explique Guillaume Légaut. L’UCPA a ainsi mis sur pied une foncière,
dans laquelle sont également présents la Caisse des dépôts, le Crédit
coopératif, Axa
et Savoie stations participations, émanation du Conseil général de
Haute-Savoie. Elle permettra de financer un plan d’investissement de
105 millions d’euros sur 2016-2020.
L’association a également eu recours à un dispositif ancien mais qui
fonctionnait mal avant d’être réformé en 2014 par la loi sur l’Economie
sociale et solidaire : les titres associatifs. Ils permettent à des
investisseurs institutionnels, capital-risqueurs ou
structures indépendantes, de souscrire une participation dans l’UCPA,
rémunérée sur les résultats, mais ne donnant pas accès à la gouvernance.
L’UCPA va ainsi lever 3 millions d’euros cette année.
Enfin, l’UCPA travaille à la mise en place d’un outil de
participation et de financement dans des projets de construction
d’équipements, qui sera une de ses filiales, avec pour partenaires des
banques et des fonds d’investissement. « Mais tous partageront notre
approche d’une forme d’économie solidaire », conclut Guillaume Légaut.
(L'Opinion)
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