lundi 25 novembre 2013

A quoi sert le syndicalisme sportif ?

Fans son numéro 104 (novembre-décembre 2013), le bulletin d’informations juridiques sportives Légisport, rédigé par maîtres Serge et Michel Pautot, docteurs en droit et avocats au barreau de Marseille, revient sur le syndicalisme sportif. Extraits...
"Aujourd’hui, la grève décidée par l’Union des Clubs Professionnels de football pour le week-end du 30 Novembre 2013 [finalement reportée, ndlr] contre la taxe des 75% est un coup de tonnerre.
Hier, en 1969, l’avènement du « contrat à temps » en football mettait fin à « l’esclavage du contrat à vie » dénoncé par le grand Raymond Kopa. En effet, Michel Hidalgo, en succédant à Just Fontaine à la tête de l’Union des Footballeurs Professionnels, a fait preuve d’une grande détermination. En 1969, le syndicat obtient après de dures négociations l’entrée en vigueur du « contrat à temps », un formidable succès. Il nous entretient de ses combats dans le présent bulletin Légisport.
Résultat : « 94% des footballeurs professionnels sont syndiqués à l’UNFP… Voilà un taux d’adhésion qui fait rêver n’importe quelle confédération nationale ! Les entraîneurs n’en sont pas très loin, avec l’UNECATEF, et les arbitres professionnels ; malgré le caractère tout récent, de leur syndicat, le SAFE, s’approchent de cette performance », écrit Frédéric Thiriez, Président de la Ligue de Football Professionnel dans son ouvrage « Le foot mérite mieux que ça », avant d’ajouter : « On mesure le caractère exceptionnel de cette syndicalisation lorsque l’on sait qu’au sein de la population active française 8% seulement des travailleurs sont affiliés à un syndicat… ».
Devant cette puissance syndicale de la France du football, un ami nous répondit : « ce n’est pas dans un climat économique de crise, ni même de stagnation qu’apparaît le syndicalisme. C’est dans un capitalisme en ascension que le syndicalisme se sent plus à l’aise ». Pas faux non plus.
En réalité, le développement du sport comme véritable activité économique a entraîné un développement de la professionnalisation, aussi bien au niveau de l’encadrement que des sportifs eux-mêmes. Certaines légendes du sport ont même déclenché des grèves comme Bernard Hinault (cyclisme) ou Nikki Lauda (Formule 1).
Il est donc logique que le syndicalisme s’y soit développé, et présente même un taux d’adhésion que les autres branches lui envieraient volontiers. Le sport en France affichant un chiffre d’affaires de multinationale tout en étant composé d’une myriade de PME, il nous a semblé utile de dresser un aperçu de son syndicalisme."

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.