Monaco poursuit son
lobbying auprès des instances du football français tout en faisant
oeuvre de diplomatie afin de faire annuler une décision de la LFP lui
imposant de déplacer son siège social en France. Le tout, sans sembler faire du retrait de la taxe à 75% sur les rémunérations de plus d'un million d'euros une priorité absolue.
Après
avoir laissé, dans un premier temps, l'ancien président du club et
ex-vice-président de la LFP Jean-Louis Campora mener, sans succès, les
négociations avec les instances du football français, le milliardaire
russe Dmitry Rybolovlev, qui a sauvé le club en janvier 2012, a repris
la main. Depuis, son vice-président, Vadim Vasilyev, s'invite
régulièrement à chaque rassemblement des présidents des clubs
professionnels français afin de marteler un seul et unique message,
selon lequel Monaco ne joue pas contre le Championnat de France, mais
bien en faveur de sa renommée et d'un retentissement international.
Les
arrivées de Falcao, Rodriguez ou Moutinho, conjuguées à celles des
internationaux français Abidal, Kondogbia ou Toulalan ont d'ailleurs
accrédité cette thèse.
Car Monaco, nouveau riche, intrigue médias
et clubs européens. Par ricochets, c'est toute la Ligue 1 qui en ressort
plus exposée et donc financièrement plus attractive pour les diffuseurs
internationaux.
Mais Monaco, qui ne peut nier ses avantages
fiscaux actuels, s'arc-boute également sur un principe auquel même le
Palais princier ne déroge pas: le club doit rester à Monaco. C'est une
question de souveraineté nationale. Monaco s'appuie, en outre, sur la
convention fiscale franco-monégasque du 13 octobre 1963, précisant qu'un
Français travaillant en Principauté est imposé, et sur l'ordonnance du 8
février 1869 selon laquelle un étranger (exceptés Français et
Espagnols) ne paie pas d'impôt.
Le jeudi 14 novembre dernier, le président François
Hollande a effectué une visite officielle en Principauté et a rencontré
le Prince Albert. Cette question a certainement été évoquée entre les
deux hommes.
A son niveau, c'est donc un jeu subtil entre promesse
et fermeté que se doit de tenir Vasilyev pour rallier les clubs
français à sa cause. Aujourd'hui, si la décision de la LFP lui imposant
de déplacer son siège social en France n'a pas été revue, Monaco sait
désormais compter sur quelques soutiens importants de clubs de
l'Hexagone.
D'autant plus que le club du Rocher est aux côtés de
ses homologues français concernant la volonté de dénoncer la prochaine
taxe à 75% portant sur les rémunérations de plus de 1 million d'euros
annuels.
Un amendement au budget 2014 a récemment été adopté par
les sénateurs socialistes. Il prévoit que l'ensemble des clubs sportifs
professionnels affiliés à une fédération française, quel que soit leur lieu d'établissement et leur nationalité, soit soumis à la taxe.
Cela
inclut de facto Monaco, club qui offre, avec le Paris SG, les plus gros
salaires de L1. Le club n'a pas réagi officiellement. Il entend
demeurer dans le sillage des frondeurs mais pas en première ligne. Car,
si cet amendement le concerne désormais, c'est parce qu'il évoque les
club étrangers affiliés à une fédération sportive française. C'est exactement ce qu'entend rester l'AS Monaco.
(AFP)
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