Des centaines de poneys et des milliers de cavaliers ont défilé
dimanche à Paris pour défendre une TVA réduite sur les activités des
centres équestres, mises en péril selon les organisateurs par un passage
de 7 à 20% sur injonction de Bruxelles, a constaté une journaliste de
l'AFP.
La préfecture de Paris a recensé 300 poneys et 5.000
manifestants. Les organisateurs avancent eux les chiffres de 900 poneys
et 15.000 personnes dans le défilé.
Les manifestants, venus de plusieurs régions de France souvent en famille, portaient des t-shirts frappés d'un "non à l'équi-taxe" ou de "TVA à 20% = mort du cheval".
Beaucoup
de jeunes cavaliers, équipés de bottes et casques d'équitation, avaient
fait le déplacement et guidaient les poneys sur le parcours de la
manifestation entre la place d'Italie et celle de la Nation.
Le
monde de l'équitation se mobilise depuis une dizaine de jours contre une
hausse de la TVA, entérinée par la publication d'un décret le 13
novembre afin de mettre la France en conformité avec une directive
européenne encadrant l'application des taux réduits de cette taxe.
"Pour
beaucoup de centres équestres, une telle hausse sera fatale", a estimé
Serge Lecomte, président de la Fédération française d'équitation (FFE).
"Aujourd'hui, la mobilisation est réelle, nous poursuivons le dialogue
avec le gouvernement et nous espérons trouver une solution pérenne qui
évite de mettre notre secteur d'activité en péril", a-t-il ajouté.
Soucieux
de répondre à l'inquiétude de cette filière, le gouvernement a proposé
la création d'un "fonds cheval" et affiché son intention de renégocier à
Bruxelles une TVA à taux réduit pour ce secteur.
"Nous nous
battrons dans le cadre de la directive TVA pour réintroduire les centres
équestres dans le dispositif de taux réduit", avait ainsi affirmé
vendredi le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve.
"Un fonds spécifique sera ouvert au profit des centres équestres", avait-il également confirmé.
Cette
solution ne satisfait pas les responsables de la filière. "Nous ne
voulons pas de subventions", a déclaré à l'AFP Serge Lecomte, qui juge
possible de distinguer les activités équestres liées aux paris et la
pratique sportive, pour laquelle la TVA réduite pourrait être maintenue.
"La
hausse de la TVA visait le monde du pari sportif, pas notre secteur qui
est une victime collatérale", a ajouté le président de la FFE, qui veut
travailler à une solution juridique avec le gouvernement.
Le
"fonds cheval" pourrait être abondé de 20 millions d'euros, ce qui ne
compenserait pas la hausse de la TVA, évaluée à environ 30 millions.
Les
responsables de la filière équestre mettent en avant la menace pour de
nombreux emplois. "Deux mille centres équestres (sur les 7.000
existants) sont menacés par cette hausse et leurs 6.000 emplois", a
déclaré au micro Pascal Mulet-Querner, porte-parole du collectif
"Equitation en péril" avant le début de la manifestation.
Le secteur de l'équitation en France compte 700.000 licenciés et environ deux millions de pratiquants, selon la FFE.
(AFP)
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