Les sénateurs ont rejeté lundi la création de la taxe exceptionnelle
sur les hautes rémunérations, la taxe à 75%, inscrite dans le projet de
loi de finances (PLF) 2014 et qui a provoqué une polémique dans le monde
du football.
Cette initiative gouvernementale n'est pas pour autant enterrée puisque le texte reviendra ensuite à l'Assemblée.
L'UMP
et les centristes ont voté contre, le PS et le RDSE (à majorité
radicaux de gauche) ont voté pour et les communistes se sont abstenus.
"Le
Conseil constitutionnel ayant jugé confiscatoire la taxe à 75%, il a
fallu trouver une issue de secours", avait critiqué Philippe Dallier
(UMP). "Si vous êtes riche, vous payez l'impôt. Si vous êtes très riche,
l'impôt sera payé par l'entreprise qui vous emploie", avait-il ajouté.
"Les multinationales s'adapteront sans doute habilement à ces nouvelles
contraintes, elles délocaliseront les salaires des plus hauts cadres",
a-t-il poursuivi en préconisant la suppression de l'article.
Selon Vincent Delahaye (UDI-UC), avec cette nouvelle taxe, "la fuite des capitaux et des cerveaux va s'accélérer.
En
revanche, pour François Marc, rapporteur général (PS), "cette mesure va
donc dans le bon sens, en faisant payer davantage ceux qui gagnent
plus".
Avant de rejeter la taxe, les sénateurs avaient adopté un
amendement à cet article proposant de l'assujettir aux clubs sportifs
professionnels étrangers affiliés à une fédération française et
participant à un championnat français. Mais du fait de la suppression de
l'article, l'amendement est tombé automatiquement.
Il s'agissait,
"en particulier, de rétablir l'équité sportive entre les clubs de
football français, d'une part, et l'AS Monaco, d'autre part, qui, tout
en étant affiliée à la fédération française et participant aux
championnats organisés par elle, n'est pas établie en France", avait
expliqué François Marc.
En revanche, Benoît Hamon avait donné un
avis défavorable à cet amendement. "Le principe de la taxe est de
s'appliquer à toutes les structures qui existent en France et mettre en
place une disposition spécifique pour un seul club semble compliqué",
avait-il dit. "La difficulté doit être réglée au sein de la ligue
professionnelle qui doit étudier les règles de participation de Monaco
au championnat de France", avait-il estimé.
(AFP)
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