jeudi 11 décembre 2014

Harnois se dit "contrainte d'arrêter" sa carrière après le refus de la France de la "libérer"

Marlène Harnois, médaille d'argent olympique de taekwondo pour la France suspendue pour 2 ans après ses accusations de harcèlement, a affirmé mercredi à l'AFP qu'elle arrêtait sa carrière, faute d'avoir obtenu de son pays d'adoption une lettre lui permettant de concourir pour son pays d'origine, le Canada.

"La France a refusé de manière formelle et officielle de me libérer. Je suis contrainte d'arrêter ma carrière", a affirmé Harnois depuis Montréal.
"Ma vie vient de s'arrêter brutalement. Pourquoi les dirigeants de la fédération française ne veulent-ils pas me laisser poursuivre mon rêve olympique avec le Canada ? La raison qu'ils ne veulent pas s'avouer c'est qu'ils se sentent menacés parce qu'aujourd'hui encore, je suis favorite pour les jeux Olympiques de Rio (2016)", a-t-elle assuré.
"Ils ne veulent pas que je ramène la médaille pour le Canada", a dit Harnois. "J'ai sué pour la France que j'ai représentée fièrement. Et maintenant on m'empêche de vivre ma passion. C'est petit".
Sollicitée par l'AFP, la fédération française de taekwondo n'a pu être jointe.
"Nous n'avons pas eu d'accord avec la fédération française de taekwondo", a commenté auprès de l'AFP Caroline Assalian, chef du sport au Comité olympique canadien (COC). "C'est très, très rare, qu'un pays ne laisse pas un athlète participer à des compétitions" après un changement de nationalité.
"C'est triste pour elle, triste pour nous et triste pour le sport", a ajouté Mme Assalian, selon laquelle le COC a "tout fait" pour arriver à un accord.
Le 16 novembre, Marlène Harnois a combattu pour la première fois pour le Canada sur un open, les Championnats du Commonwealth où elle atteint la finale. Mais pour participer à des championnats internationaux et des Grands Prix afin d'aller aux JO, elle a besoin d'une lettre de libération de la fédération française.
Marlène Harnois a quitté la France le 3 octobre pour s'installer à Montréal après avoir été mise sous le coup d'une suspension de deux ans, infligée le 19 juillet par la fédération française pour propos mensongers, et effective depuis fin novembre 2012.
Harnois avait affirmé fin mai avoir été victime de harcèlement moral de la part de Myriam Baverel, l'entraîneur national. Elle affirmait également avoir été contrainte de contracter un mariage blanc (en 2006) pour obtenir la nationalité française (en 2008). Elle a divorcé en 2009.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.