Alors que Paris n’est pas encore officiellement en lice pour l’organisation des Jeux olympiques 2024, d’autres pays ont déjà officialisé leur candidature. Après l'Italie et l'Allemagne, les Etats-Unis se sont déclarés. Outre cette concurrence externe, la capitale française devrait également affronter des adversaires sur son propre sol.
Les choses se décantent autour des candidatures à l’organisation des
Jeux olympiques d’été de 2024. Après l’Italie et l’Allemagne, les
Etats-Unis ont confirmé, le 17 décembre, leur intention de présenter la
candidature d’une ville qui reste à désigner. A cette nouvelle
déclaration pourraient venir s’ajouter celles de Bakou (Azerbaïdjan) et
Doha (Qatar), battues dans la course aux JO-2020, ou encore celle de
Durban ou du ticket Johannesburg-Pretoria pour l'Afrique du Sud. Et très
probablement celle de Paris.
A l’image de l’Allemagne, qui n’a pas encore fait son choix entre
Berlin ou Hambourg, les Etats-Unis vont mettre en concurrence plusieurs
villes : Los Angeles, San Francisco, Boston et Washington. « Nous
allons prendre notre temps et choisir la ville qui à notre avis aura la
meilleure chance de gagner contre les autres villes candidates à travers
le monde », a déclaré Larry Probst, président de l'USOC (Comité
olympique américain). Chacune des villes américaines potentiellement
candidates estime qu'il faudra 4 à 5 milliards de dollars pour
accueillir les Jeux, sans compter les dépenses d'infrastructures. Dans
un passé récent, les Etats-Unis ont accueilli les JO d'été en 1984 à Los
Angeles et en 1996 à Atlanta. Ils ont aussi organisé les Jeux d'hiver
en 2002 à Salt Lake City.
Avec cette nouvelle candidature, la bataille de 2024 s’annonce de
plus en plus serrée. Pour Bernard Lapasset, président du Comité français
du sport international (CFSI) chargé d'étudier la faisabilité d'une
candidature de Paris, « il y aura une concurrence forte. Ce qu'a annoncé le CIO [Comité international olympique] à Monaco va pousser des tas de villes à proposer des candidatures diversifiées, personnalisées, originales ». Réuni début décembre à Monaco, le CIO a en effet décidé de rendre les JO plus flexibles, plus souples et moins coûteux.
Paris : entre envie et réticence
Paris ira, ira pas ? Si la décision n’est pas attendue avant janvier
2015, la tendance penche en faveur d’une candidature. Le mouvement
sportif, mené par Denis Masseglia, président du CNOSF, et Tony
Estanguet, triple champion olympique de canoë et membre du CIO, brûle
d’y aller. La région Ile-de-France, qui serait une partie prenante
importante eu égard à l’importance des infrastructures nécessaires pour
accueillir l’événement, y est favorable. Le président de la République,
François Hollande, s’est aussi déclaré publiquement pour. Il est jusqu’à
Thomas Bach, président du CIO, pour encourager la capitale française : «
Si Paris décide, si la France décide de présenter une candidature parisienne, ce serait une candidature très, très forte », a-t-il déclaré en marge de la dernière session olympique, début décembre.
Reste à convaincre les élus parisiens sans lesquels aucune
candidature ne saurait être envisagée. Or, sur ce dossier, les
réticences sont nombreuses. La maire, Anne Hidalgo, n’a jamais caché ses
réserves, alors même que le Conseil de Paris a unanimement apporté son
soutien, le 19 novembre, à une candidature de Paris pour l'organisation
de l'Exposition universelle 2025. Organisation que d’aucuns jugent
incompatible avec celle des JO un an plus tôt.
Dans une tribune publiée le 15 décembre sur le site Atlantico,
l’opposition parisienne, par l’intermédiaire de Chantal Jouanno,
sénatrice de Paris, rejette carrément l’organisation des Jeux en 2024.
Mettant en avant un coût aussi élevé qu’incontrôlable et des retombées
économiques incertaines, l’ancienne ministre des Sports estime que « nous n’avons pas les moyens de cette ambition » et que « François Hollande a fait preuve de légèreté en proposant la candidature de la France ».
Si Paris devait finalement postuler puis subir un nouvel échec, après
les candidatures malheureuses aux Jeux de 2008 et 2012, la facture ne
serait pas uniquement morale ou politique. Elle aurait aussi un coût,
estimé à quelque 80 millions d’euros. Le prix à payer pour entrer dans
la course… sans garantie de l’emporter. Le CIO décidera de l’attribution
des JO-2024 à l’été 2017.
(RFI)
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