mardi 9 décembre 2014

Rallye de France : les collectivités alsaciennes vont rouler à l'économie

Organisé en Alsace, le Rallye de France, seule manche française du Championnat du monde des rallyes, se trouve dans la tourmente. En cause : les récentes prises de position des collectivités territoriales alsaciennes qui subventionnent l'épreuve à hauteur de 1,5 million d'euros, soit quelque 40% de son budget.
Vendredi 5 décembre, le président du conseil général du Bas-Rhin annonçait dans un communiqué qu'il allait, "à contre cœur", proposer à l'assemblée départementale de ne plus être partenaire du rallye en 2015. La veille, son homologue haut-rhinois avait également fait part de sa volonté de se désengager. Les deux départements versaient 200.000 euros chacun à l'organisateur.
Dans un communiqué du 8 décembre, le conseil régional d'Alsace a, lui, confirmé qu'il renouvellera son engagement (460.000 euros en 2014) mais a demandé à la Fédération française du sport automobile, organisatrice du rallye, de revoir son "modèle économique [...] en impliquant plus de financements privés". Selon le conseil régional, la ville de Strasbourg a également indiqué vouloir reconsidérer le niveau de son soutien à l'épreuve.
Pour justifier leur volonté de se retirer ou de restreindre leur participation, les collectivités mettent en avant leurs difficultés financières. "Les arbitrages budgétaires ne permettent plus ce soutien. En particulier, l'absence de compensation par l'Etat des charges sociales qui grève les finances de tous les départements mais aussi la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités", estime Guy-Dominique Kennel, président du conseil général du Bas-Rhin. "Au moment où les contraintes financières n'ont jamais été aussi fortes sur les collectivités territoriales, il n'est guère envisageable d'accroître plus encore le financement déjà important octroyé à cet événement", avance pour sa part Philippe Richert, président de la région. Charles Buttner, président du conseil général du Haut-Rhin, s'est, lui, placé sur un autre terrain, celui de l'acceptation sociale de l'épreuve : "C'est énormément d'argent pour une manifestation que beaucoup contestent, que nous avons néanmoins soutenue par rapport à l'identité régionale", a-t-il affirmé. En effet, c'est au faîte de la gloire de l'Alsacien Sébastien Loeb, aujourd'hui retraité après avoir conquis neuf titres de champion du monde, que l'Alsace avait repris en 2010 l'organisation de la course, née en Corse dans les années 1970.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.