vendredi 23 janvier 2015

Droits TV du Top 14: la Ligue reste fidèle à Canal+

En attribuant mardi à Canal+ l'exclusivité des droits télé du Top 14 pour les quatre prochaines saisons pour un montant record de 74 millions d'euros par an, la Ligue nationale de rugby (LNR) est restée fidèle à la chaîne cryptée, son partenaire depuis plus de 15 ans.

C'est la fin d'un long feuilleton qui dure depuis un an! L'issue est cependant la même qu'en janvier 2014, lorsque la LNR avait (déjà) accordé les droits du Top 14 pour une période de cinq ans (2014-2019) à Canal+ pour un montant record de 355 millions d'euros (en moyenne 71 M EUR par saison).
Mais ce contrat avait été épinglé par la justice, saisie par beInsport qui accusait les deux parties d'entente anticoncurrentielle.
Par rapport au contrat initial, la chaîne cryptée, qui diffuse le championnat de France (Top 16 puis Top 14) depuis la création de la LNR en 1998, a dû a cette fois consentir une rallonge de trois millions d'euros en moyenne par saison.
Le prix à payer, sans doute, pour ne pas voir filer certains de ses abonnés vers beIN, qui avait raflé les l'exclusivité des droits télé de la Coupe d'Europe pour la période 2014-2018. Le rugby à XV est en effet l'un des deux sports (avec le football) qui constituent un motif d'abonnement.
Moyennant ce surplus, la chaîne cryptée diffusera la saison prochaine au minimum trois matches décalés lors de chaque journée sur Canal+ ou Canal+ Sport, dont les deux meilleurs sur Canal+. Cette saison, sauf programmation exceptionnelle, un seul match était diffusé sur Canal+, et deux sur Canal+ Sport.
Jusqu'au terme de la saison 2018-2019, elle proposera également, en plus de "Jour de rugby" le samedi soir, un magazine en clair sur Canal+ le dimanche à 18h30.
Seul bémol, l'exclusivité accordée à Canal Plus ne comprend pas la finale du Top 14, pour laquelle la LNR a indiqué avoir reçu plusieurs offres pour une diffusion en clair ou sur une chaîne à péage.
"Ce nouveau partenariat, d'un montant jamais atteint dans le rugby professionnel au plan international, permet au Top 14 de continuer à renforcer son exposition (...) et de conforter son statut de championnat le plus attractif au monde", s'est félicité la Ligue dans un communiqué.
"Le Top 14 vient enrichir l'offre rugby la plus large à la télévision" a indiqué Canal+, qui détient déjà les droits du Super-15, du Four Nations, des tournées du XV de France dans l'hémisphère Sud, et a racheté lundi à TF1 27 des 48 matches de la prochaine Coupe du monde (18 septembre-31 octobre en Angleterre).
BeINsport a pris "acte" de la décision de la LNR. "L'offre de beINsport, qui portait sur un certain nombre de lots premium, était la meilleure possible pour la chaîne et en cohérence avec sa politique d'acquisition", a indiqué la chaîne, qui "regrette que cette offre ne se soit pas avérée suffisante pour mettre fin à l'exclusivité dont bénéficie le diffuseur historique".
Ce nouveau bail entre la Ligue et Canal+ intervient alors que la chaîne cryptée avait enregistré des soutiens de poids dans les jours précédant la décision.
La semaine dernière, Mourad Boudjellal, président de Toulon, l'un des mastodontes économiques et sportifs du rugby français, avait indiqué sa préférence pour la chaîne cryptée.
Selon lui, Canal+, chaîne certes cryptée mais généraliste, offre au rugby une exposition supérieure à beIn Sports.
"Je suis un fervent défenseur de Canal+, qui a énormément apporté à la culture des années 1990 et 2000 et par ricochet au rugby. On est un sport qui a encore besoin de fédérer de nouveaux supporteurs, et Canal+ est la chaîne idéale pour cela", avait-il ainsi déclaré.
"Si on était diffusé dans l'avenir sur une chaîne uniquement sportive, quelle qu'en soit la qualité, on se tuerait puisqu'on ne pourrait convaincre que des convaincus. Mais il y a une législation, un appel d'offres a été lancé et on le respectera", avait-il ajouté. Ses voeux ont donc été exaucés.
Par ailleurs, la LNR a indiqué avoir reçu cinq offres pour la diffusion de la ProD2 pour les cinq prochaines saisons. Elle annoncera le lauréat ultérieurement.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.