L'ancien international français David Ginola, décidé à "changer le
football", a créé une énorme surprise vendredi en annonçant sa volonté
de se présenter à la présidence de la Fifa, une démarche déjà parasitée
par la présence à ses côtés d'un bookmaker irlandais.
"El
Magnifico" contre Sepp Blatter ? L'affiche semble pour le moins farfelue
et l'ancien joueur du Paris SG ou de Newcastle a lui-même reconnu dans
une interview à Infosport qu'il n'avait "pratiquement aucune" chance
d'être élu président de la Fifa le 29 mai prochain. "Mais si ça peut faire bouger les choses...", a-t-il plaidé.
Lors
d'une conférence de presse organisée et diffusée par le bookmaker qui
l'accompagne dans sa démarche, Ginola, 47 ans, a expliqué ce qui guidait
sa candidature, sans donner beaucoup de détails.
"Nous savons
tous que le système actuel ne marche pas. Je propose de faire campagne
avec et pour les gens", a-t-il ainsi expliqué.
"Il faut relancer
le foot, changer ça car actuellement il y a beaucoup de déception quand
on parle des problèmes du football. Le foot, c'est de la passion. La
tâche est immense, c'est pour ça que j'ai besoin de votre soutien. Il ne
doit pas y avoir de place pour le doute et la suspicion dans le foot.
La confiance est ce dont nous avons le plus besoin", a-t-il poursuivi.
"Le plus important, c'est que je me préoccupe du jeu. Je peux
être le prochain président parce que je veux partager mes idées. Elles
tiennent en trois mots: transparence, démocratie, égalité. C'est cela
que je veux atteindre et c'est une lourde tâche", a-t-il encore déclaré.
De
fait, de nombreux observateurs et acteurs du monde du football
réclament de grands changements à la Fifa, minée par les soupçons de
corruption autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie
et au Qatar.
Mais en mettant sa candidature sous le patronage
d'une officine de paris sportifs, Ginola prend le risque de brouiller
son message.
"Nous avons besoin d'argent pour la campagne", a-t-il
dit pour expliquer la levée de fonds organisée par son partenaire sur
le site dédié à sa candidature. La "TeamGinola" s'est ainsi fixé pour
objectif de recueillir 2,3 millions de livres (environ trois millions
d'euros).
Au-delà de la question financière, Ginola risque aussi
de se heurter aux dispositions réglementaires. Les textes de la Fifa
prévoient en effet que les candidats à la présidence doivent avoir joué
un rôle actif dans l'administration du football, à l'échelon national ou
international, pendant deux de ces cinq dernières années.
Consultant ou présentateur télé, le Français ne remplit a priori pas ces critères.
Les
candidats doivent en outre avoir obtenu le soutien d'au moins cinq
fédérations membres de la Fifa. Ces parrainages, Ginola doit les obtenir
avant le 29 janvier. "Ca ne sera pas facile et je le sais", a-t-il dit
vendredi.
Blatter, qui brigue un cinquième mandat, ne doit donc
pas particulièrement trembler à l'idée de trouver le Toulonnais sur son
chemin. Le Français Jérôme Champagne et le prince jordanien Ali bin Al
Hussein sont les deux autres candidats déclarés.
(AFP)
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