Deux opposants politiques ont été arrêtés mercredi à Bata, capitale
économique de la Guinée équatoriale, après avoir lancé des appels à
boycotter la Coupe d'Afrique des Nations de football (CAN-2015) qui
débute samedi, selon des sources concordantes.
"Celestino Nvo
Okenve a été arrêté à Bata par la police (...) mercredi parce qu'il
distribuait des affiches et tee-shirts demandant à la population de ne
pas aller dans les stades comme l'a demandé le président", a déclaré à
l'AFP Fulgencio Ondo, chargé de communication du parti d'opposition
Union populaire (UP).
L'opposant affirme craindre une propagation
du virus Ebola lors des matchs de la CAN, dont le coup d'envoi aura lieu
à Bata samedi 17 janvier.
Le Maroc avait été initialement
désigné hôte mais avait demandé un report pour cause d'Ebola. La CAF
ayant refusé de changer les dates de l'épreuve, le royaume chérifien
avait été dessaisi de l'épreuve et disqualifié.
Ingénieur de
télécommunication vivant à Madrid depuis plus de 30 ans, M. Okenve était
rentré à Malabo en novembre, à la faveur de l'"amnistie générale"
accordée par le président Obiang à tous les opposants en exil pour
organiser un dialogue national.
L'UP a demandé la "libération
immédiate" de M. Okenve. "Le président Obiang ne regarde que ses
intérêts politiques et non le bien-être de la population", a accusé
Fulgencio Ondo.
"Je savais qu'il préparait quelque chose contre la
CAN avec Ebola", a déclaré Alfredo Okenve Ndo, frère de l'opposant
joint par téléphone à Bata. M. Ndo a également confirmé l'arrestation.
Santiago
Martin, militant du principal parti d'opposition Convergence pour la
démocratie sociale (CPDS), a aussi été arrêté mercredi.
"Un proche
du gouverneur de Bata l'a accusé d'organiser une manifestation pour le
17 janvier à l'ouverture de la CAN (...) le commissaire de la police de
Bata a décidé le détenir en cellule jusqu'à la fin de la CAN", a affirmé
à l'AFP le secrétaire général de la CPDS, Andrès Esono Ondo.
Arrivé
au pouvoir par un coup d'Etat en 1979, Teodoro Obiang Nguema, 72 ans,
qui dirige la Guinée équatoriale d'une main de fer, a été réélu en 2009
avec 95,37% des voix.
Son régime est régulièrement dénoncé par
les organisations de défense des droits de l'Homme pour sa violente
répression à l'encontre des opposants politiques, des organisations
indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour
l'ampleur de la corruption dans le pays.
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire