vendredi 23 janvier 2015

Match en Arabie Saoudite: le patron du Bayern réagit aux critiques

Le patron du Bayern Munich Karl-Heinz Rummenigge a assuré mercredi que son club s'oppose aux violations des droits de l'Homme, réagissant aux critiques émises la veille en Allemagne contre un récent match du géant bavarois à Ryad.

Des hommes politiques allemands ont reproché au double champion d'Allemagne son match du 17 janvier en Arabie Saoudite, où un blogueur a reçu 50 coups de fouet en public le 9 janvier pour avoir critiqué la monarchie.
"Le Bayern Munich en tant que club condamne toutes formes de châtiment cruel incompatibles avec les droits de l'Homme comme dans le cas du blogueur Raef Badaou", a réagi Rummenigge dans un communiqué du club.
Raef Badaoui, 30 ans, animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF), a été fouetté devant une foule de fidèles devant la mosquée al-Jafali de Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite).
Rummenigge a toutefois concédé qu'il "aurait été mieux d'aborder clairement le sujet à l'occasion de notre match en Arabie Saoudite", contre le club local d'Al-Hilal (4-1), au terme d'un stage au Qatar.
"Nous sommes un club de football pas des politiciens mais tout le monde, nous inclus, avons évidemment la responsabilité du respect des droits de l'Homme", a-t-il poursuivi, soulignant toutefois que "des leaders politiques allemands doivent se rendre en Arabie Saoudite dans un proche avenir".
La chaîne Sky Sports a laissé entendre que le Bayern aurait touché 2 millions d'euros pour jouer en Arabie Saoudite.
"Je sais depuis quelque temps qu'au Bayern, le commerce est plus fort que l'éthique (...) C'est honteux mais cela ne me surprend pas", a déclaré Theo Zwanziger, ancien président de la Fédération allemande de football, mercredi au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"Le sport a une voix si forte, mais malheureusement, ils ne l'ont pas utilisée à l'endroit où elle aurait été utile et efficace", s'était émue mardi la présidente de la Commission des Sports au Bundestag, Dagmar Freitag.
"Les footballeurs n'ont pas besoin de se conduire en politiciens, mais ils devraient prendre conscience des questions de droits de l'Homme et montrer l'exemple", avait-elle ajouté.
Ozcan Mutlu, porte-parole des Verts, avait estimé "honteux" d'avoir joué un match amical non loin de l'endroit où Badawi avait reçu 50 coups de fouets la veille.
Emprisonné le 17 juin 2012, Badawi avait été condamné en mai 2014 à dix ans de prison, une amende d'un million de riyals (267.000 dollars) et 1.000 coups de fouet répartis sur 20 semaines.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.