dimanche 22 février 2015

Criblé de dettes, Parme n’est même pas en mesure d’organiser un match à domicile

PUISQU’IL est scotché à la dernière place de la Serie A et qu’il a quand même perdu dix-huit matches sur vingt-trois, Parme s’attend depuis longtemps, déjà, à ce que sa saison se termine mal. Mais, aujourd’hui, il n’est même plus certain qu’elle se termine du tout : au-delà d’une terrible crise de résultats, le club est au bord du précipice, poussé vers le vide par des dettes qui s’accumulent.

Vendredi, les joueurs ont appris le report de leur match contre l’Udinese, initialement prévu demain à 15 heures. La décision de la Fédération a été motivée par une raison très simple : les caisses du club sont tellement vides que Parme ne peut plus assurer la tenue d’un match dans son stade Ennio-Tardini, et notamment payer les stewards qui gèrent la sécurité dans les tribunes. Hier matin, la séance d’entraînement prévue était annulée, pendant que des agents du fisc faisaient le tour des bureaux. Le maire de la ville, Federico Pizzarotti, était lui en réunion à la Préfecture. L’élu n’avait pas le cœur à l’optimisme : « Pour le moment, il n’y a aucune garantie. La situation du club est critique. Beaucoup de choses sont dites, mais ce ne sont pas les mots qui paient les factures. » Dans le viseur, Giampietro Manenti, président depuis le 29 janvier, qui ne cesse d’annoncer qu’il a l’argent pour sauver le club mais n’a pas encore versé 1 euro dans les comptes, jusqu’à faire naître une suspicion légitime.

Alors que les joueurs ne sont pas payés depuis le début de la saison, certains cadres ont déjà décidé de quitter le navire en perdition, parmi lesquels Antonio Cassano, qui a négocié le mois dernier une résiliation. Roberto Donadoni, l’entraîneur, ancien sélectionneur national, reste droit dans ses bottes, mais il lui faut du courage. Le feuilleton ne date pas d’hier pour le club parmesan. Après le faste des années 1990 et de l’ère Parmalat, qui l’avait vu gagner trois Coupes d’Europe (1993, 1995, 1999), après la faillite de son sponsor et une période plus sombre, Parme pensait avoir retrouvé la lumière, en mai dernier, en finissant 6e de Serie A et donc qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue Europa. Mais la Fédération italienne a refusé au club sa licence UEFA, pour 300.000 euros de taxes non payées, qui jettent un voile sur la présidence de Tommaso Ghirardi. Le jeune entrepreneur, à la tête du club depuis sept ans, démissionne avant de revenir, pour finalement céder le club en décembre. Depuis, deux repreneurs (l’homme d’affaires albanais Rezart Taçi, puis Manenti) et quatre présidents se sont succédé, mais personne n’a payé les dettes, ni les salaires en retard. L’histoire pourrait mal finir : le 19 mars, le parquet de Parme se prononcera sur la mise en liquidation du club.

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.