Un rapport remis le 18 février à Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, préconise 41 mesures pour faciliter la vie des sportifs de haut niveau. Car si les footballeurs professionnels font figure d’arbre qui cache la forêt, nombreux sont, parmi les milliers de sportifs concernés, ceux qui vivent dans la précarité.
« L’opinion publique a une image trop péjorative des sportifs professionnels et de haut-niveau. »
C’est notamment à partir d’un tel constat que Thierry Braillard,
secrétaire d’Etat aux Sports, a décidé de commander à Jean-Pierre
Karaquillo, professeur de droit, un rapport relatif aux statuts des
sportifs de haut niveau.
Remis le 18 février, le rapport – qui compte parmi ses co-auteurs
Martin Fourcade (biathlon-ski de fond), Gwladys Epangue (taekwondo),
Astrid Guyart (escrime), Virginie Dedieu (natation synchronisée) ou
encore Eric Carriere (ancien footballeur professionnel) – formule 41
préconisations visant à stabiliser la situation juridique et sociale des
sportifs de haut niveau et des sportifs professionnels.
Les préconisations présentées relèvent de trois catégories : former
les sportifs tout au long de leur carrière en vue de préparer leur
après-carrière ; protéger les sportifs de haut niveau ; sécuriser le
statut des sportifs professionnels.
« La brièveté de la carrière des sportifs implique qu’ils
préparent et envisagent une seconde vie professionnelle bien avant leur
retraite sportive », peut-on lire dans le rapport. Pour faciliter ce qu’on appelle le « double-projet »
sportif et professionnel, Jean-Pierre Karaquillo préconise notamment
d’agir durant la formation initiale des jeunes sportifs ou de faciliter
l’accès au monde professionnel et d’intégrer les sportifs à l’entreprise
en valorisant leurs compétences.
Vers un CDD pour les sportifs ?
En matière de protection sociale, le rapport note que « certains
athlètes de haut niveau, même s’ils peuvent bénéficier d’aides
financières au cours de leur carrière, se trouvent parfois en situation
matérielle ou sociale précaire, et éprouvent des difficultés à subvenir à
leurs besoins ». Il recommande donc d’améliorer la couverture
sociale liée aux accidents sportifs, d’élargir l’accès aux dispositifs
d’insertion par l’emploi ou encore de favoriser le recours au salariat
par la mobilisation des dispositifs de mutualisation.
Enfin, le rapport entend sécuriser le statut des sportifs
professionnels alors que le droit commun du travail est inadapté aux
exigences du sport professionnel et de son organisation. C’est pourquoi
il serait par exemple souhaitable de créer un véritable contrat de
travail à durée déterminée spécifique aux sportifs et entraîneurs
professionnels.
Un premier pas vers une telle évolution législative pourrait être
fait le 4 mars prochain avec l’audition de Jean-Pierre Karaquillo par la
commission de la culture, de l’éducation et communication du Sénat, en
charge des affaires de sport.
La France compte actuellement 6.500 sportifs professionnels et 6.581
sportifs de haut niveau. Parmi ces derniers, 59% sont en formation, 36%
ont un emploi, 3% sont chômeur et 0,17% perçoivent le RMI ou le RSA.
(RFI)
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