mercredi 18 février 2015

La France veut soigner ses sportifs de haut niveau

Un rapport remis le 18 février à Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, préconise 41 mesures pour faciliter la vie des sportifs de haut niveau. Car si les footballeurs professionnels font figure d’arbre qui cache la forêt, nombreux sont, parmi les milliers de sportifs concernés, ceux qui vivent dans la précarité.


« L’opinion publique a une image trop péjorative des sportifs professionnels et de haut-niveau. » C’est notamment à partir d’un tel constat que Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, a décidé de commander à Jean-Pierre Karaquillo, professeur de droit, un rapport relatif aux statuts des sportifs de haut niveau.
Remis le 18 février, le rapport – qui compte parmi ses co-auteurs Martin Fourcade (biathlon-ski de fond), Gwladys Epangue (taekwondo), Astrid Guyart (escrime), Virginie Dedieu (natation synchronisée) ou encore Eric Carriere (ancien footballeur professionnel) – formule 41 préconisations visant à stabiliser la situation juridique et sociale des sportifs de haut niveau et des sportifs professionnels.
Les préconisations présentées relèvent de trois catégories : former les sportifs tout au long de leur carrière en vue de préparer leur après-carrière ; protéger les sportifs de haut niveau ; sécuriser le statut des sportifs professionnels.
« La brièveté de la carrière des sportifs implique qu’ils préparent et envisagent une seconde vie professionnelle bien avant leur retraite sportive », peut-on lire dans le rapport. Pour faciliter ce qu’on appelle le « double-projet » sportif et professionnel, Jean-Pierre Karaquillo préconise notamment d’agir durant la formation initiale des jeunes sportifs ou de faciliter l’accès au monde professionnel et d’intégrer les sportifs à l’entreprise en valorisant leurs compétences.

Vers un CDD pour les sportifs ?

En matière de protection sociale, le rapport note que « certains athlètes de haut niveau, même s’ils peuvent bénéficier d’aides financières au cours de leur carrière, se trouvent parfois en situation matérielle ou sociale précaire, et éprouvent des difficultés à subvenir à leurs besoins ». Il recommande donc d’améliorer la couverture sociale liée aux accidents sportifs, d’élargir l’accès aux dispositifs d’insertion par l’emploi ou encore de favoriser le recours au salariat par la mobilisation des dispositifs de mutualisation.
Enfin, le rapport entend sécuriser le statut des sportifs professionnels alors que le droit commun du travail est inadapté aux exigences du sport professionnel et de son organisation. C’est pourquoi il serait par exemple souhaitable de créer un véritable contrat de travail à durée déterminée spécifique aux sportifs et entraîneurs professionnels.
Un premier pas vers une telle évolution législative pourrait être fait le 4 mars prochain avec l’audition de Jean-Pierre Karaquillo par la commission de la culture, de l’éducation et communication du Sénat, en charge des affaires de sport.
La France compte actuellement 6.500 sportifs professionnels et 6.581 sportifs de haut niveau. Parmi ces derniers, 59% sont en formation, 36% ont un emploi, 3% sont chômeur et 0,17% perçoivent le RMI ou le RSA.

(RFI)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.