Des femmes qui courent dans les sables,
pédalent en bordure d'Atlantique, descendent un phare en rappel ou rament sur
une lagune: la Saharienne, dernier né des raids multisports-nature
exclusivement féminin, fait ses premiers pas à Dakhla, dans le Sahara
occidental.
Une petite centaine de concurrentes participent à cette première édition,
qui commençait mardi et s'achèvera le 24 février. Elle a lieu dans le sud du
Sahara occidental, ex-colonie espagnole majoritairement contrôlée par le Maroc
depuis 1975 mais revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario,
soutenus par l'Algérie.
Le créateur de la Saharienne est Bruno Pomart qui, en matière de raid, a
troqué l'acronyme contre le substantif: cet homme de 55 ans est en effet un
ancien membre du... RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion),
l'unité d'élite de la police française.
Il organise depuis une quinzaine d'années des raids sportifs à vocation
citoyenne et solidaire (City raid Andros, raids en ULM dans le sillage de
l'aéropostale...), et a aussi créé en France le concept de la compétition
multisports-nature interdite aux hommes.
"Quand j'étais membre du RAID, j'ai participé à trois reprises, dans
l'équipe de la police nationale, au +Raid Gauloises+, le plus dur des raids
multisports-nature", se souvient-il. "C'est là, dans une ambiance super-macho
qui finissait par devenir pesante, que j'ai eu l'idée de créer une épreuve
soeur mais plus douce et conviviale, réservée aux femmes".
Le premier raid multisports-nature français 100% féminin avait vu le jour
en 2001 sous le nom de "Raid Amazones" dans la jungle de Guyane. Il perdure
depuis cette date, sautant d'un continent à l'autre au gré des éditions.
Pomart n'a pas choisi par hasard le théâtre de sa Saharienne, qui offre aux
concurrentes plusieurs terrains de jeu: minéral côté terre, solaire côté ciel,
et liquide, salé et agité côté mer, avec une lagune qui fait le bonheur des
"kite surfers" depuis des années.
"J'ai connu Dakhla en 2007 lors du raid Solid'Air, souligne-t-il. Avec des
jeunes des quartiers défavorisés, nous avons relié Paris à St Louis du Sénégal
en ULM sur la voie de l'aéropostale. J'ai eu l'idée de créer un raid féminin
sur ce site péninsulaire, sauvage et magnifique, qui offre toute la gamme des
terrains d'aventure, ludiques et sportifs".
Ses "sahariennes", de trois générations (18 à 60 ans environ), vont devoir
se coltiner les flots du lagon en canoë, les sables fuyants sous les semelles
de course et la rocaille infinie du Sahara occidental.
Un raid auquel son créateur a voulu insuffler une dimension sociale et
solidaire: il est organisé en partenariat avec l'association "K d'urgence" qui
aide les mères de familles monoparentales en difficulté.
(AFP)
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