Le député-maire LR de Nice Christian Estrosi a défendu vendredi, face
à une opposition à l'offensive, son grand stade "Allianz Riviera",
actuellement objet d'une enquête préliminaire du parquet national
financier.
Le grand stade niçois de plus de 35.000 places,
inauguré en septembre 2013 et géré par une filiale du groupe Vinci, est
l'une des enceintes retenues pour accueillir l'Euro de football 2016.
L'enceinte a suscité l'enthousiasme localement, même si elle se remplit seulement de moitié pour des matchs ordinaires.
Une
enquête préliminaire a été ouverte en janvier par le parquet national
financier, après un rapport sévère de la chambre régionale des comptes
(CRC) de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Mardi, des perquisitions ont été
réalisées sur la Côte d'Azur et en région parisienne, notamment à la
mairie de Nice et chez Vinci et Bouygues.
Christian Estrosi a
estimé vendredi en conseil municipal que les magistrats du CRC n'ont pas
à se prononcer sur la taille. "C'est un choix politique. Le stade va
vivre des événements exceptionnels qui vont monter en puissance", a-t-il
commenté. Sa taille était d'ailleurs une condition pour accueillir
l'Euro 2016 et obtenir 20 millions de subventions étatiques.
Il a dénoncé "le climat d'insécurité permanent" vécu par les maires de grandes villes, qui ont opté pour des financements en partenariat public privé (PPP), désormais critiqués par des magistrats.
Ce modèle été choisi pour la construction de grands stades comme ceux
de Lille et Bordeaux, ou pour leur agrandissement, comme à Marseille.
Selon
le rapport, le stade coûte quelque 400 millions d'euros sur la durée du
contrat. Le coût de construction a atteint 204 millions d'euros,
précise M. Estrosi, en jugeant discutable d'y ajouter les loyers dus par
la collectivité pendant 27,5 ans d'exploitation.
Trois des quatre
recommandations du rapport ont déjà été prises en compte par la Ville,
la quatrième concernant le transfert de Paris à Nice du musée national
du sport nécessitant une réponse de l'Etat, a insisté son 1er adjoint.
Le
socialiste Paul Culturello s'est félicité que le rapport "valide
l'analyse" critique de son parti. "Vous avez choisi l'ambition plutôt
que la raison", a-t-il dit au maire.
"Que fait donc votre ami
Bono", a attaqué l'élue FN Marie-Christine Arnautu. Olivier Bettati,
dissident de droite, a estimé que "Nice se retrouve ramené aux heures
les plus sombres de son histoire", en l'absence d'une "analyse
financière avant de signer".
Selon le rapport du CRC, "la jauge
retenue pour le stade apparaît trop importante tant au regard des
besoins du club de football de l'OGC Nice que de la rareté des
événements sportifs de grande ampleur organisés en France".
Le
concurrent le moins cher au moment des offres initiales (Bouygues) a
fortement augmenté son prix au moment de l'offre finale. "L'explication
fournie par la commune en cours d'instruction, selon laquelle ce
candidat se serait +trompé dans son prix+, est surprenante pour une
société de cette envergure qui obtenait au même moment le contrat du
stade Vélodrome de Marseille", pointe notamment le rapport.
(AFP)
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