"L’année 2016 sera aussi l’occasion pour nous de mettre en place une organisation adaptée
à la réforme territoriale qui fait passer de 24 à 13 le nombre de nos régions.
Les conséquences de cette réforme sur le mouvement
sportif ne sont pas simplement
organisationnelles ou administratives, elles touchent aussi et même souvent à l’emploi et au
foncier.
"La résolution des différents cas prend du
temps et nécessite une approche qui peut
être spécifique à chaque fédération. C’est dans ce
type de situation que le CNOSF peut et
doit jouer son rôle de mutualisation et de conseil
à ses membres. Le Vade-Mecum sur la
réforme territoriale, établi par Jean-Michel Brun au bénéfice de tous, par l’intermédiaire d’une
plateforme dédiée, a été l’objet de commentaires élogieux de votre part sur son utilité et son
efficacité."
Par ailleurs engagé dans la conduite de la réforme
des Statuts du CNOSF, adoptés très
largement en cours d’année, et plus généralement dans sa mission de Secrétaire général,
Jean-Michel n’a pourtant pas lésiné, ni sur son temps ni sur son engagement, pour répondre
en personne aux sollicitations dont il a été l'obje
t de votre part. Je crois que chacun s’est
senti ainsi mieux armé pour s’adapter aux contraint
es imposées. Je veux indiquer toutefois
que même avec la meilleure volonté du monde, il n’est pas toujours évident de mettre en
œuvre quand on ne connaît pas totalement comment par exemple chaque nouvelle région
va elle-même s’organiser sur le plan sportif. Il faut juste comprendre qu’on ne peut pas tout
régler simplement en quelques mois et que ceux qui
ont choisi de prendre le temps, limité
tout de même, pour la mise en place de la réforme,
l’ont fait avec le souci de la stabilité et de
la pérennisation.
A titre personnel je ne peux pas cacher une certain
e déception. Cette réforme territoriale
aurait pu, aurait dû, être l’occasion d’une évolution de notre modèle sportif. Réforme aurait
pu rimer avec décentralisation et par là même mise
en place du principe de subsidiarité. Il
n’en a rien été et c’est même à un renforcement du
rôle de l’Etat à l’échelle des territoires
que l’on a assisté. C’est dommage, grandement dommage car l’on a perdu ainsi une
formidable opportunité de simplifier et humaniser le quotidien des associations.
Ce renforcement de l’administration doit nous interpeller car nous sommes d’ores et déjà
confrontés à une forme d’
Uberisation
des pratiques sportives à laquelle le mouvement sportif
n’est pas forcément préparé. Et pourtant les signes
avant-coureurs sont là, il n’y a pas de
raison pour que nous soyons à l’abri de ce qui a bouleversé certaines professions bien
établies, voire bien protégées. Tous les experts le
disent, nous allons vers une économie où
les Services vont représenter une part considérable
de l’activité et ce sera pareil pour le
sport. C’est une vraie préoccupation qu’il faut avoir et pour laquelle je crois important de
définir un mode opératoire.
Au-delà de la nécessaire évolution de la gouvernance des clubs, des fédérations et plus
généralement du sport, il nous faut très vite avec
l’ensemble des parties prenantes réfléchir à
une accélération de la diminution des contraintes,
toujours promise mais jamais réalisée,
sans quoi il y aura péril pour la vie associative,
et pas simplement pour le mouvement sportif.
Nous ne pouvons pas rester indifférents à ce phénomène et continuer comme s’il n’existait
pas. Il faut à tout le moins revenir aux fondamentaux du club, à ce qui fait que des gens se
rassemblent parce qu’ils ont un même idéal de vie.
Par la pratique sportive au sein de
l’association, qu’elle soit de loisir ou de compétition, on apprend le respect, de soi, des
autres et de la règle, on se structure en fonction
des autres et on vit le sport autrement que
comme une simple consommation.
Laissons au club son identité, sa raison d’être, sa
mission éducative et sociale sans vouloir
obligatoirement qu’elle corresponde à des standards
administratifs ou communicatifs qui ne
font que rajouter des contraintes. Je dis à toutes
les parties prenantes qu’il faut faire très
attention et que la meilleure forme de reconnaissance du bénévolat serait celle de la cause
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associative, fruit de l’envie des personnes d’être
ensemble, autour d’un projet, celui de
l’association.
La vie associative et par là même le bénévolat qui
l’anime, sont en danger à force de devoir
répondre à la commande publique alors que les seuls
impacts d’éducation, de lien social, de
santé et d’intégration de la pratique sportive au sein du club justifient plus que jamais le
soutien public. Le club sportif est en danger, il f
aut le laisser vivre et prospérer en diminuant
les contraintes. Il en va aussi de l’emploi car celui-ci est forcément en lien avec l’activité du
club.
Lire l'intégralité du discours de Denis Masseglia à l'occasion des voeux du président du CNOSF
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