mardi 9 février 2016

Plus de dépenses en D2 chinoise qu’en Liga

Lors du mercato hivernal, le football chinois a réalisé quelques transferts mirobolants, symboles des nouveaux moyens de son championnat. Cet hiver, les clubs chinois ont par exemple plus dépensé que leurs homologues de Liga. Plus qu’un coup de force, c’est une petite révolution dans le paysage footballistique. Lors du mercato d’hiver, la Chinese Super League a dépensé plus de 200 millions d’euros en transferts de joueurs, soit plus que la majorité des championnats européens.
Un transfert illustre à lui seul cette nouvelle dynamique : celui de Jackson Martinez, officialisé dans la nuit de mardi à mercredi. L’attaquant colombien de l’Atletico Madrid, 29 ans, a rejoint le Guangzhou Evergrande, champion d’Asie en titre, pour 42 millions d’euros. Une somme record qui a effacé des tablettes le transfert du Brésilien de Chelsea Ramires, qui avait signé au Juangsu Suning pour 28 millions d’euros… une semaine plus tôt.
D’autres mouvements de joueurs avaient auparavant défrayé la chronique en début de mercato, mais leur indemnité de transfert semble aujourd’hui presque quelconque au vu de la nouvelle puissance financière des clubs chinois. L’Ivoirien Gervinho, notamment, avait rejoint le Hebei China Fortune FC pour 18 millions d’euros.
Le transfert de Jackson Martinez porte à 203,9 millions d'euros le montant global dépensé par les clubs de la Chinese Super League, selon le site spécialisé Transfermarkt, un total dépassé uniquement par ceux de la Premier League anglaise.
Les entreprises chinoises ont investi des sommes folles dans le football national depuis que le président Xi Jinping, lui-même fan de football, avait déclaré en 2011 souhaiter que la Chine se qualifie, accueille, puis gagne une Coupe du monde.
La fin d’un eldorado pour pré-retraités
Les clubs chinois ont dans le passé recruté plusieurs internationaux trentenaires (Nicolas Anelka, Didier Drogba, Seydou Keita, Carsten Jancker, Fábio Rochemback...), mais la plupart de leurs récentes recrues étrangères sont âgées de moins de 30 ans.
"Ce ne sont pas des gars à la fin de leur carrière qui cherchent juste une rétribution", analyse David Hornby, directeur sport de Mailman, une entreprise de gestion de marque basée à Shanghai.
Depuis 2015, un plan chinois "en 50 points" supervisé par Xi Jinping entend développer le ballon rond en Chine à l'aide d'une batterie de mesures, dont la création de 50 000 écoles de football et la pratique obligatoire pour certains élèves.
Les investisseurs se sont alors lancés à corps perdu dans ce sport, dans "une tentative d'être bien vus par le gouvernement, estime Tom Elsden, responsable stratégie sportive chez Mailman. C'est véritablement cette mission donnée par le gouvernement qui a promu le développement du football."
Les clubs chinois – 1re et 2e division confondues – ont déjà déboursé 252,7 millions d'euros durant le mercato d'hiver, non loin des 295,1 millions dépensés par leurs homologues anglais, d'après Transfermarkt. Et d'autres opérations pourraient encore suivre d'ici la fin du mois, puisque le marché reste ouvert en Chine jusqu’au 26 février.
Même les clubs de la modeste China League One (2e division chinoise) ont dépensé davantage que ceux de Ligue 1, de Bundesliga ou de Liga. Tout un symbole.

(France 24)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.