vendredi 18 mars 2016

Des hauts et des bas pour les stations de ski

Au lendemain des vacances de février, Domaines skiables de France (DSF) - la chambre professionnelle des opérateurs de domaines skiables - publie un "bilan mitigé" des vacances d'hiver.
Le qualificatif employé semble modéré, car la fréquentation des stations enregistre un recul prononcé par rapport à la même période de 2014-2015, mais aussi par rapport à la moyenne des quatre dernières saisons.

Une baisse globale de 7% de la fréquentation des domaines skiables

Le début de la saison d'hiver avait déjà été relativement médiocre, mais ce retard au démarrage pouvait alors s'expliquer par le contexte (les attentats du 13 novembre). Mais face à un niveau de réservation jugé "assez satisfaisant", les élus de la montagne et les professionnels restaient toutefois optimistes (voir notre article ci-contre du 3 décembre 2015).
La suite de la saison n'a pas confirmé ces espérances de rattrapage. Les "vacances d'hiver" (Noël et février) affichent ainsi une baisse de 7% de la fréquentation des domaines skiables par rapport à la même période de 2014-2015 et de 7% également par rapport à la moyenne des quatre dernières années. Explication : "Les quatre semaines de vacances d'hiver 2016 ont été marquées par des conditions météorologiques très perturbées : pluie, vent, neige. L'enneigement était excédentaire en altitude et normal en moyenne montagne. Il est cependant resté déficitaire en basse altitude." Dans sa note de conjoncture, DSF rappelle que ce mauvais temps contraste avec celui de la saison passée. Il a eu un impact non seulement sur la consommation de la clientèle de proximité - qui vient pour la journée en fonction du temps annoncé -, mais aussi sur celle des "clientèles de séjour".

Les petites stations, grandes perdantes

Comme d'habitude, cette tendance générale recouvre des écarts importants. Les grandes perdantes de la saison d'hiver 2015-2016 sont les petites stations, situées généralement en moyenne et basse montagne et qui offrent peu d'alternatives à la pratique du ski en cas de mauvais temps ou d'absence de neige. Celles-ci affichent en effet un recul de la fréquentation de leur domaine skiable de 23% par rapport à 2014-2015 et de 20% par rapport à la moyenne des quatre dernières années. Selon DSF, "pour beaucoup de petites stations, l'enneigement resté déficitaire en février 2016 s'est ajouté à un Noël souvent sans neige, ce qui provoque des situations économiques très délicates".
Le bilan n'est guère meilleur pour les moyennes stations, avec une baisse respective de 11% et 9%. En revanche, les grandes stations (-5% et -7%) et surtout les très grandes stations (-2% et -4%) tirent nettement mieux leur épingle du jeu.

(Localtis)

Savoie et Haute-Savoie restent les locomotives

Si on raisonne par massifs - et en lien logique avec les déterminants que sont la taille des stations et leur altitude -, le grand perdant est le massif jurassien, avec un recul de la fréquentation de son domaine skiable de 30% sur les vacances de février (quatre semaines) et de 25% en cumulé depuis le début de la saison d'hiver. Viennent ensuite le Massif central (-21% et -23%), le massif vosgien (-13% et -19%) et l'Isère-Drôme (-18% et -11%).
Les Alpes du Sud (-6% et -12%) et les Pyrénées (-3% et -9%) présentent des résultats intermédiaires et peinent à rattraper les mauvais résultats du début de l'hiver. Concentrant à la fois les stations d'altitude et les grandes stations, la Savoie (-4% et -4%) et la Haute-Savoie (-5% et -4%) s'en sortent nettement mieux.
Si les jeux semblent largement faits pour l'ensemble de la saison 2015-2016, DSF veut rester optimiste et estime qu'à l'exception des petites, "les autres stations se tournent vers le mois de mars et le 'printemps du ski', avec des niveaux de fréquentation qui pourraient permettre de réduire le retard pris en début de saison".

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.