jeudi 5 mai 2016

La Fédération française de cyclisme veut conquérir les villes avec le BMX Park

Si les villes ne viennent pas au BMX, le BMX viendra à elles. C'est ainsi que pourrait se résumer la philosophie offensive de la Fédération française de cyclisme (FFC) qui aborde en ce printemps 2016 une étape décisive dans le développement de son offre à destination des collectivités territoriales.
Devenu sport olympique en 2008, le BMX, dont la version compétitive se déroule sur un circuit fermé constitué de bosses, a connu un succès grandissant depuis les Jeux de Pékin. Le bond en avant de cette discipline (+35% de licenciés entre 2009 et 2013) a largement contribué à la hausse des effectifs de la FFC, qui compte 120.000 licenciés, dont 21.500 en BMX. Mais ce développement se heurte aujourd'hui à un obstacle majeur : le manque de lieux de pratique.

Départements vierges

Avec 245 pistes de BMX, la France peut sembler bien équipée. Mais ce chiffre recouvre de grandes disparités. Ainsi, douze départements ne possèdent aucun lieu de pratique classé. De même, une seule piste existe pour Paris et la Petite Couronne. Or, comme l'a souligné la FFC dans son état des lieux des équipements en 2014, ''une piste de BMX est considérée comme un équipement sportif de proximité à caractère (péri) urbain. Au regard de son coût d'investissement relativement faible, de son public jeune et de l'emprise foncière nécessaire, l'implantation d'une piste est justifiée et pertinente dans tout bassin de population de 20.000 habitants et plus''. D'où l'idée de proposer aux collectivités un nouveau concept, le BMX Park.
Partant du principe qu'il y a généralement deux freins importants à la construction d'une piste de BMX - le coût, une piste de compétition coûtant 250.000 euros HT, et l'emprise foncière, notamment en région parisienne –, les experts de la FFC ont mis sur pied une offre sur mesure. ''On a voulu un concept clés en main et facile pour les élus, explique Guillaume Schwab, responsable des équipements sportifs à la FFC. Le coût est optimisé, aux alentours de 40.000 euros HT. Et l'emprise foncière est fortement réduite : on est sur un terrain de 50 mètres sur 30.'' Autre aspect non négligeable : une durée de travaux de seulement deux semaines (hors terrassement).

Un lieu de pratique autogéré

L'offre de la FFC aux collectivités s'appuie sur une convention qui inclut la prestation d'un référent technique mis à la disposition de la mairie et qui intervient comme un chef de chantier. ''C'est intéressant pour la collectivité qui n'est pas obligée de faire appel à une société spécialisée, pointe Guillaume Schwab. Cela lui coûtera donc mois cher car elle peut passer par une entreprise de BTP locale, voire par ses propres services techniques dans le cas d'une commune importante.''
Côté fonctionnement, le BMX Park ressemble au skatepark, où l'on pratique seul et où l'on apprend par mimétisme. La piste a en effet été conçue pour que chacun puisse évoluer dans un environnement sécurisé, mais sans encadrement. Le recours à un vélo de BMX n'est pas une obligation : les plus jeunes peuvent pratiquer en draisienne et les VTT sont admis. ''C'est un équipement qui s'autogère, avec une pratique libre de type city-stade. On apprend à monter des bosses, à travailler sa dextérité avec un guidon, mais sans prendre de risque car il n'y a pas d'encadrant'', résume Guillaume Schwab.

Un pari sur l'avenir

Avec ce concept, la FFC s'écarte volontairement du modèle classique de développement autour d'un club et d'une pratique compétitive. Un pari dont elle attend toutefois des retombées. ''On se dit qu'il y aura forcément une partie de la population qui sera intéressée par la pratique en club, assure Guillaume Schwab. L'idée est donc plus de susciter des vocations, même si on s'attend à ce que les trois quarts des jeunes restent sur une pratique libre.'' Pour la FFC, l'autre face du pari réside dans l'espoir qu'un maire, voyant que son BMX Park fonctionne bien, se trouvera face à une demande d'une piste de compétition. ''Cela peut donc susciter des constructions plus ambitieuses à moyen terme'', ajoute Guillaume Schwab.
Pour l'heure, la FFC n'a construit qu'un seul BMX Park, à Ailly-sur-Noye, dans la Somme. Une réalisation qui a servi de laboratoire pour affiner le concept aujourd'hui proposé aux collectivités. Pour passer à la vitesse supérieure, la fédération compte sur le Salon des maires, du 31 mai au 2 juin, et sur le congrès de l'Andes (Association nationale des élus en charge du sport), les 3 et 4 juin. ''Ces deux événements, où nous serons présents, vont constituer des tests grandeur nature pour voir si notre concept fonctionne'', conclut Guillaume Schwab.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.