mardi 14 juin 2016

Euro 2016 : comment les hommes politiques s'y prennent-ils pour obtenir des places ?

Une bande de privilégiés avec petits fours et champagne dans les loges. Dans l’imaginaire collectif, voilà comment les élus sont censés vivre l'Euro 2016 dans les stades. Et pourtant, la réalité est un peu différente.

On ne va pas se mentir, les élus les plus importants auront forcément des passe-droits. Par contre, la majorité des hommes politiques doit quand même galérer un peu pour avoir des places. Exemple dans le Nord du côté de la métropole européenne de Lille (MEL) qui va accueillir six matchs de la compétition au stade Pierre Mauroy.

Est-ce que l’UEFA donne des places aux collectivités qui accueillent la compétition ?




La réponse est oui. Dans le cadre de sa fondation, l’organisateur de la compétition donne 20 000 places aux dix villes hôtes soit 2000 par ville.

A la métropole européenne de Lille, ces billets ont été redistribués directement et gratuitement à des communes qui en ont fait bénéficier des enfants issus de centres sociaux. « Ces places ont été distribuées sur l’ensemble des 85 centres communaux d’action sociale de la métropole », explique Damien Castelain, président de la MEL.

Est-ce que les élus ont droit à des places gratuites ?




Oui. Dans chaque ville, 12 places protocolaires et 30 places grand public (catégorie 1) par match, accordées par l’UEFA, ont été redistribués aux collectivités locales. Pour le protocole à Lille, sont notamment concernés le président de la communauté urbaine, les ambassadeurs et hauts dirigeants politiques des pays qui vont venir jouer au stade Pierre Mauroy.

Pour les 30 places restantes, elles n’iront pas dans la poche de l’épicier du coin ou du coiffeur. La répartition se fait entre les 179 élus de la MEL. Mais il n’y en a pas forcément pour tout le monde.
« Un ratio a été fait en fonction de la représentation des groupes politiques au conseil communautaire. Pour notre groupe, il y avait 12 places à se répartir par match. Mais ça ne concernait en fait que six élus qui ont le droit d’être accompagnés de la personne de leur choix. On a donc fait un tirage au sort en réunion de groupe. Je vous rassure, on n’a pas appelé la COCOE. On a mis les noms dans une grande boîte et on a tiré au sort. Bon, je suis tombé sur Russie-Slovaquie », sourit François Kinget, élu à la métropole lilloise.

Est-ce que les collectivités ont acheté des places supplémentaires à l’UEFA ?




A Lille, la réponse est oui. La MEL a eu beau investir cinq millions d’euros dans l’événement, elle a quand même dû racheter des places auprès de l’UEFA. Au total, 100 000 euros ont été dépensés dans ce but. Si une petite partie va être mise en jeu sur la page Facebook de la collectivité à destination des habitants, la majorité des billets a été redistribuée aux sponsors et partenaires de la MEL.

Choquant pour une collectivité locale ? Non, estime le président de la MEL qui explique le pourquoi du comment. « Dans le package du sponsor, il y a des places comprises. Prenons l’exemple de quelqu’un qui nous sponsorise à hauteur de 150 000 euros pour la Fan Zone.
Dans cette somme sont compris environ 40 000 euros de places. Pourquoi ? Et bien parce que seule la MEL pouvait acheter des places et pas les sponsors ni les partenaires. En gros, chaque partenaire a droit à 30 places VIP et 30 places en catégorie 3 par match », explique Damien Castelain.
Pour l’élu, le jeu en vaut la chandelle. C’est un moyen d’attirer les sponsors et donc de rentabiliser l’investissement consenti pour un évenement dont la métropole attend pas moins de 150 millions d'euros de retombées économiques.

(Source)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.