Une bande de privilégiés avec petits fours et champagne dans les
loges. Dans l’imaginaire collectif, voilà comment les élus sont censés
vivre l'Euro 2016 dans les stades. Et pourtant, la réalité est un peu différente.
On ne va pas se mentir, les élus les plus importants auront forcément
des passe-droits. Par contre, la majorité des hommes politiques doit
quand même galérer un peu pour avoir des places. Exemple dans le Nord du
côté de la métropole européenne de Lille (MEL) qui va accueillir six matchs de la compétition
au stade Pierre Mauroy.
Est-ce que l’UEFA donne des places aux collectivités qui accueillent la compétition ?
La réponse est oui. Dans le cadre de sa fondation, l’organisateur de
la compétition donne 20 000 places aux dix villes hôtes soit 2000 par
ville.
A la métropole européenne de Lille, ces billets ont été redistribués
directement et gratuitement à des communes qui en ont fait
bénéficier des enfants issus de centres sociaux. « Ces places ont été
distribuées sur l’ensemble des 85 centres communaux d’action sociale de
la métropole », explique Damien Castelain, président de la MEL.
Est-ce que les élus ont droit à des places gratuites ?
Oui. Dans chaque ville, 12 places protocolaires et 30 places grand
public (catégorie 1) par match, accordées par l’UEFA, ont
été redistribués aux collectivités locales. Pour le protocole à Lille,
sont notamment concernés le président de la communauté urbaine, les
ambassadeurs et hauts dirigeants politiques des pays qui vont venir
jouer au stade Pierre Mauroy.
Pour les 30 places restantes, elles n’iront pas dans la poche de
l’épicier du coin ou du coiffeur. La répartition se fait entre les 179
élus de la MEL. Mais il n’y en a pas forcément pour tout le monde.
« Un ratio a été fait en fonction de la représentation des groupes
politiques au conseil communautaire. Pour notre groupe, il y avait 12
places à se répartir par match. Mais ça ne concernait en fait que six
élus qui ont le droit d’être accompagnés de la personne de leur choix.
On a donc fait un tirage au sort en réunion de groupe. Je vous rassure,
on n’a pas appelé la COCOE.
On a mis les noms dans une grande boîte et on a tiré au sort. Bon, je
suis tombé sur Russie-Slovaquie », sourit François Kinget, élu à la
métropole lilloise.
Est-ce que les collectivités ont acheté des places supplémentaires à l’UEFA ?
A Lille, la réponse est oui. La MEL a eu beau investir cinq millions
d’euros dans l’événement, elle a quand même dû racheter des places
auprès de l’UEFA. Au total, 100 000 euros ont été dépensés dans ce but.
Si une petite partie va être mise en jeu sur la page Facebook
de la collectivité à destination des habitants, la majorité des billets
a été redistribuée aux sponsors et partenaires de la MEL.
Choquant pour une collectivité locale ? Non, estime le président de
la MEL qui explique le pourquoi du comment. « Dans le package du
sponsor, il y a des places comprises. Prenons l’exemple de quelqu’un qui
nous sponsorise à hauteur de 150 000 euros pour la Fan Zone.
Dans cette somme sont compris environ 40 000 euros de places.
Pourquoi ? Et bien parce que seule la MEL pouvait acheter des places et
pas les sponsors ni les partenaires. En gros, chaque partenaire a droit à
30 places VIP et 30 places en catégorie 3 par match », explique Damien
Castelain.
Pour l’élu, le jeu en vaut la chandelle. C’est un moyen d’attirer les
sponsors et donc de rentabiliser l’investissement consenti pour un
évenement dont la métropole attend pas moins de 150 millions d'euros de
retombées économiques.
(Source)
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