mardi 14 juin 2016

JO 2016 : avant l'or, il faut aller chercher l'oseille...

Ils sont tournés vers les Jeux Olympiques de Rio. De professionnels, ils ont le nom mais pas les revenus et doivent céder au crowdfunding.

Bienvenue sur Sponsorise.me, plateforme de sponsoring social ou si vous préférez de financement participatif sur internet (crowdfunding). Le principe est simple, l'inscription totalement gratuite, les frais (8 %) comme les contributeurs prélevés seulement si 100 % de l'objectif financier atteint. L'horloge continue justement de tourner pour la Nazairienne Sandra Gomis. À J-21, la spécialiste du 100m haies, plus très loin des minimas pour les Jeux Olympiques de Rio, a déjà rassemblé 1 818 des 2 000 euros que la sociétaire de l'Athletic Clubs Littoral 44 espère réunir. « C'est la somme qu'il me manque pour boucler mon budget, précise la double championne de France.Il s'élève à 8 800 €, qui se décompose ainsi : 1 800 € de stages, 1 500 € de déplacements, 3 000 € de médical et 2 500 € matériel. » Comme aime à le rappeler Philippe Renaud, au nom de la DRDJSCS des Pays de la Loire, « pas mal de sportifs gagnent de l'argent mais beaucoup plus se débrouillent pour ne pas trop en perdre en s'entraînant... La somme allouée à une athlète par sa fédération n'a rien de phénoménale. Ça va en général de 2 à 10 000 €. »

« Se débrouiller pour trouver à manger »

Retiré des listes ministérielles pour cause de maternité, Sandra Gomis y a fait son retour au niveau seniors. Championne d'Europe en 2014 avec le 4x400 m à Zurich, Agnès Raharolahy est pour sa part classée en catégorie Élites. Le summum, ce qui n'a pas empêché l'athlète du Nantes Métropole de souscrire au financement participatif, même si en cette année olympique le Conseil Régional des Pays de la Loire et le département de Loire-Atlantique ont mis la main à la poche (16 athlètes du 44 se sont ainsi partagé un soutien de 31 000 € de la part de ce dernier). « C'est le cumul de petits bouts qui permet d'arriver à quelque chose » fait justement remarquer Philippe Renaud.
Grâce à 100 contributeurs, Agnès Raharolahy a réuni la somme de 5 000 € au mois de mars afin de boucler un budget de 13 500 € dont 6 500 € de stages. « Il faut se débrouiller pour trouver à manger, s'excuse son entraîneur, Emmanuel Huruguen. C'est notre système, il est comme ça et il faut faire avec... Ça coûte beaucoup de temps et d'énergie » Le combat d'une petite structure, non professionnelle, pas totalement prise en charge sur les meetings, quand on veut bien l'inviter, dans l'obligation de se retrouver en stage en dehors des plages organisées et financées par la DTN.
De tout ça, Guillaume Raineau est revenu. Le rameur du CA Nantes peut préparer Rio 2016 sereinement. Depuis mardi, il est en stage du côté d'Aiguebelette avec le quatre sans barreur poids léger. « En 2008, avant Pékin, je devais faire des heures d'intérim entre les stages pour survivre, c'est-à-dire manger, me loger. ll y avait un manque à gagner que compensaient la Région et ma fédération. » Le CIP - convention d'insertion professionnelle - est passé par là. Guillaume Raineau dispose d'un emploi du temps aménagé. Il est détaché à 70 % pour la pratique de l'aviron. « Quand je reviens de stage, je ne me pose pas la question de savoir si je vais avoir un travail. Toute cette énergie, je la mets à l'entraînement, même si je suis toujours à la recherche d'entreprises susceptibles de faire sortir ses salariés des bureaux pour venir sur l'eau et découvrir mon univers. » Contre monnaie sonnante et trébuchante bien sûr...
Au fait, certains comme le tennisman du Stade Nantais, Gleb Sakharov, ne rêvent ni de JO, ni de Rio mais ont cédé à leur tour au Crowdfunding (8000 €) pour disputer des tournois « futurs » et « Chalenger » afin de récolter les fameux points ATP. Il faut trois tours dans un Grand Chelem pour gagner le jack pot et financer une année de tournois...

(Source)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.