Budapest ayant jeté l’éponge, Paris et Los Angeles restent seules en lice pour l’organisation des Jeux Olympiques d’été en 2024. Passage en revue des atouts de chacune des candidatures.
Rome avait déjà jeté l'éponge. Budapest a annoncé à son tour ce mercredi qu'elle n'était plus candidate à l'organisation des Jeux Olympiques d'été en 2024
. Paris n'a donc plus qu'un seul adversaire : Los Angeles. Qui sortira
vainqueur de ce duel ? En attendant la décision du Comité international
olympique (CIO) le 13 septembre prochain, rappel des atouts et handicaps
de chaque candidature.Le projet de Paris
Paris s'est donné du mal pour ficeler un projet « raisonnable », avec un budget de 6,2 milliards d'euros
. Si elle parvient à décrocher les JO de 2024, la capitale française
prévoit de réutiliser au maximum des infrastructures déjà financées
voire existantes : le Stade de France (où se tiendraient les cérémonies
d'ouverture et de clôture), le nouveau Roland-Garros, le stade
Jean-Bouin, l'AccorHotels Arena (ex-Palais omnisport de Paris-Bercy),
l'Arena 92, la base nautique de Vaires-sur-Marne, la Vélodrome et le
golf national de Saint-Quentin... Paris devra néanmoins financer la
construction d'un village olympique (qu'elle prévoit d'installer à
Pleyel-Bords de Seine) et un centre aquatique.
En outre, Paris va miser sur ses atouts de ville carte postale
et organiser certaines épreuves dans des lieux emblématiques prisés
des touristes : la Tour Eiffel pour le départ du triathlon, les
Champs-Elysées pour le cyclisme sur route, ou encore l'esplanade des
Invalides pour les compétitions de tir à l'arc.
Paris,
qui dispose déjà d'un réseau développé de transports en commun,
bénéficiera aussi en 2024 d'une partie des infrastructures construites
dans le cadre du projet de métro de Grand Paris Express , et peut-être même, si le calendrier est tenu, du CDG Express , qui permettront de désengorger le réseau existant et d'assurer une meilleure liaison avec les aéroports franciliens.
La
capitale française, victimes d'attentats en 2015 et où la menace
terroriste reste élevée, devra cependant convaincre sur le volet
sécurité. La France peut néanmoins déjà se prévaloir d'avoir organisé sans incident majeur l'Euro 2016 de football.
Au
final, Paris a déjà marqué des points : en visite en France fin octobre
dernier, le président du CIO, Thomas Bach, s'est dit « impressionné »
par sa candidature et « touché par l'unité et l'enthousiasme » des
athlètes français à soutenir le projet.
Le projet de Los Angeles
Avec
un budget de 5,3 milliards de dollars, soit environ 4,9 milliards
d'euros, Los Angeles a présenté un projet moins coûteux que celui de
Paris. En outre, la ville américaine peut se prévaloir d'avoir dégagé un
bénéfice (de 232 millions de dollars) lors des Jeux Olympiques qu'elle
avait organisés en 1984 et assure qu'elle saura appliquer en 2024 les
mêmes recettes de bonne gestion. Et s'appuyer largement, comme elle
avait su le faire à l'époque, sur des fonds privés pour financer
l'évènement.
Afin de présenter un projet à
moindre coût, Los Angeles a, comme Paris, misé sur l'utilisation large
(85 %) d'infrastructures sportives déjà existantes. Mais contrairement à
la capitale française, elle a l'avantage de ne pas avoir à construire
de Village olympique. En cas de victoire de la Cité des Anges, les
athlètes seraient en effet hébergés sur le campus de l'UCLA, qui dispose
de logements pour 12.800 étudiants. En clair, le choix de Los Angeles,
c'est « le pari de la sécurité économique », font valoir ses promoteurs.
En
outre, la ville californienne promet d'organiser les premiers JO au
bilan énergétique positif. Un argument que Paris ne peut pas mettre en
avant.
Enfin, Los Angeles bénéficie du
soutien indéfectible du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. «
J'aimerais assister à des Jeux à Los Angeles, cela serait quelque-chose
d'extraordinaire », avait-il déclaré en décembre dernier. Selon
certains observateurs, ses décisions controversées, en particulier son
décret anti-immigration, pourraient cependant mal passer auprès des
membres du CIO et fragiliser la candidature américaine.
Los
Angeles pâtit d'un autre handicap majeur : l'engorgement de son réseau
routier et la faiblesse de son réseau de transports en commun. La ville a
cependant promis d'investir 84 milliards de dollars d'ici à 2024 pour
améliorer ce dernier. Par ailleurs, la Cité des Anges pourrait pâtir des
fortes chaleurs dont elle peut être victime l'été. Elle n'en demeure
pas moins un concurrent de poids pour Paris.
(Les Echos)
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