vendredi 24 février 2017

JO 2024 : état des lieux sur le duel Paris-Los Angeles

Budapest ayant jeté l’éponge, Paris et Los Angeles restent seules en lice pour l’organisation des Jeux Olympiques d’été en 2024. Passage en revue des atouts de chacune des candidatures.
Rome avait déjà jeté l'éponge. Budapest a annoncé à son tour ce mercredi qu'elle n'était plus candidate à l'organisation des Jeux Olympiques d'été en 2024 . Paris n'a donc plus qu'un seul adversaire : Los Angeles. Qui sortira vainqueur de ce duel ? En attendant la décision du Comité international olympique (CIO) le 13 septembre prochain, rappel des atouts et handicaps de chaque candidature.

Le projet de Paris

Paris s'est donné du mal pour ficeler un projet « raisonnable », avec un budget de 6,2 milliards d'euros . Si elle parvient à décrocher les JO de 2024, la capitale française prévoit de réutiliser au maximum des infrastructures déjà financées voire existantes : le Stade de France (où se tiendraient les cérémonies d'ouverture et de clôture), le nouveau Roland-Garros, le stade Jean-Bouin, l'AccorHotels Arena (ex-Palais omnisport de Paris-Bercy), l'Arena 92, la base nautique de Vaires-sur-Marne, la Vélodrome et le golf national de Saint-Quentin... Paris devra néanmoins financer la construction d'un village olympique (qu'elle prévoit d'installer à Pleyel-Bords de Seine) et un centre aquatique.
En outre, Paris va miser sur ses atouts de ville carte postale et organiser certaines épreuves dans des lieux emblématiques prisés des touristes : la Tour Eiffel pour le départ du triathlon, les Champs-Elysées pour le cyclisme sur route, ou encore l'esplanade des Invalides pour les compétitions de tir à l'arc.
Paris, qui dispose déjà d'un réseau développé de transports en commun, bénéficiera aussi en 2024 d'une partie des infrastructures construites dans le cadre du projet de métro de Grand Paris Express , et peut-être même, si le calendrier est tenu, du CDG Express , qui permettront de désengorger le réseau existant et d'assurer une meilleure liaison avec les aéroports franciliens.
La capitale française, victimes d'attentats en 2015 et où la menace terroriste reste élevée, devra cependant convaincre sur le volet sécurité. La France peut néanmoins déjà se prévaloir d'avoir organisé sans incident majeur l'Euro 2016 de football.
Au final, Paris a déjà marqué des points : en visite en France fin octobre dernier, le président du CIO, Thomas Bach, s'est dit « impressionné » par sa candidature et « touché par l'unité et l'enthousiasme » des athlètes français à soutenir le projet.

Le projet de Los Angeles

Avec un budget de 5,3 milliards de dollars, soit environ 4,9 milliards d'euros, Los Angeles a présenté un projet moins coûteux que celui de Paris. En outre, la ville américaine peut se prévaloir d'avoir dégagé un bénéfice (de 232 millions de dollars) lors des Jeux Olympiques qu'elle avait organisés en 1984 et assure qu'elle saura appliquer en 2024 les mêmes recettes de bonne gestion. Et s'appuyer largement, comme elle avait su le faire à l'époque, sur des fonds privés pour financer l'évènement.
Afin de présenter un projet à moindre coût, Los Angeles a, comme Paris, misé sur l'utilisation large (85 %) d'infrastructures sportives déjà existantes. Mais contrairement à la capitale française, elle a l'avantage de ne pas avoir à construire de Village olympique. En cas de victoire de la Cité des Anges, les athlètes seraient en effet hébergés sur le campus de l'UCLA, qui dispose de logements pour 12.800 étudiants. En clair, le choix de Los Angeles, c'est « le pari de la sécurité économique », font valoir ses promoteurs.
En outre, la ville californienne promet d'organiser les premiers JO au bilan énergétique positif. Un argument que Paris ne peut pas mettre en avant.
Enfin, Los Angeles bénéficie du soutien indéfectible du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. « J'aimerais assister à des Jeux à Los Angeles, cela serait quelque-chose d'extraordinaire », avait-il déclaré en décembre dernier. Selon certains observateurs, ses décisions controversées, en particulier son décret anti-immigration, pourraient cependant mal passer auprès des membres du CIO et fragiliser la candidature américaine.
Los Angeles pâtit d'un autre handicap majeur : l'engorgement de son réseau routier et la faiblesse de son réseau de transports en commun. La ville a cependant promis d'investir 84 milliards de dollars d'ici à 2024 pour améliorer ce dernier. Par ailleurs, la Cité des Anges pourrait pâtir des fortes chaleurs dont elle peut être victime l'été. Elle n'en demeure pas moins un concurrent de poids pour Paris.

(Les Echos)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.