Le secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke a lancé mardi une
sévère mise en garde à Curitiba (sud), l'une des douze villes hôtes du
Mondial 2014 au Brésil, évoquant sa possible exclusion si les travaux du
stade n'avancent pas.
"Nous ne pouvons organiser de match sans
stade, c'est une situation d'urgence", a déclaré M. Valcke lors d'une
visite d'inspection sur place, en espérant que la situation évoluerait
rapidement "pour que Curitiba ne se retrouve pas exclue de la Coupe"
prévue du 12 juin au 13 juillet.
"La question est délicate. Soyons
francs et directs. Comme vous devez le savoir, la situation actuelle du
stade n'est pas de notre goût", a précisé M. Valcke.
"Non
seulement il est très en retard, mais il échappe à tout bon chronogramme
de remise à la Fifa. Ce n'est pas que nous voulions voir le stade prêt
le 18 février, mais nous voulons constater des progrès" lors de la
prochaine visite d'évaluation, a-t-il poursuivi lors d'une conférence de
presse.
"Nous espérons donc que les conversations que nous avons eues avec le gouvernement de l'Etat et la mairie de Curitiba donneront des résultats, afin que la ville ne se retrouve pas exclue de la Coupe", a insisté Jérôme Valcke.
Le
stade Arena da Baixada de Parana, propriété du club Atletico
Paranaense, avec moins de 90% des travaux terminés, est le plus en
retard des 12 stades du Mondial-2014. Et il a coûté au bas mot 82
millions d'euros, environ le double du budget initial.
Tous
devaient à l'origine être livrés avant le 31 décembre à la Fifa, qui
souhaitait disposer d'une période de six mois pour effectuer tous les
tests nécessaires avant le Mondial.
A cette date, seuls six stades étaient prêts: ceux ayant servi à
la Coupe des confédérations en juin 2013. Les six autres étaient
hors-calendrier à des degrés divers.
Le stade Arena Corinthians de
Sao Paulo en particulier, où se jouera le match d'ouverture
Brésil-Croatie, a pris beaucoup de retard en raison de l'effondrement
d'une structure du toit fin novembre, qui a coûté la vie à deux
ouvriers.
Mais M. Valcke s'est dit lundi "confiant" sur l'avancée
des travaux, et le stade du match d'ouverture devrait normalement être
livré pour la mi-avril.
Le ministre brésilien des Sports Aldo
Rebelo a assuré que le stade de Curitiba serait prêt à temps grâce à
l'adoption mardi d'un plan d'urgence. "J'ai parlé avec le secrétaire
général de la Fifa Jérôme Valcke (...) Nous sommes en train d'accomplir
tous les efforts pour garantir que le stade de Parana soit prêt pour la
Coupe du Monde", a-t-il affirmé.
Le plan d'urgence présenté à Jérôme Valcke retire la gestion
exclusive des travaux à la société CAP/SA, créée à cette fin par
l'Atletico Paranaense, en lui adjoignant un comité de gestion qui
intègrera des représentants de l'Etat du Parana et de la ville de
Curitiba.
Ce plan prévoit une augmentation du nombre d'ouvriers
travaillant sur le chantier. La Fifa réclame une hausse de 30% des
effectifs, avec 1.500 ouvriers contre 1.000 actuellement.
Enfin,
une somme de 39 millions de réais (environ 12 millions d'euros) a été
débloquée par une entreprise publique de l'Etat de Parana pour accélérer
le chantier.
Selon le site d'informations brésilien UOL, les
techniciens estiment que le stade ne pourra pas être inauguré le 26
mars, comme l'envisageait le club.
Le président de la Fifa Joseph
Blatter s'était énervé début janvier en estimant que le Brésil avait
"commencé beaucoup trop tard" à préparer le Mondial.
"C'est le
pays le plus en retard depuis que je suis à la Fifa et, pourtant, c'est
le seul qui avait autant de temps - sept ans - pour se préparer",
avait-il dit, avant de nuancer ses propos face à la colère de Brasilia.
M. Blatter rencontrera jeudi à Zurich la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui participe au sommet de Davos.
(AFP)
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