jeudi 24 juillet 2014

La ville-Etat de Brême veut faire payer la Ligue de football pour la sécurité des matches

Le gouvernement de la ville-Etat de Brême (nord de l'Allemagne) a annoncé mardi qu'il allait modifier sa législation pour que les dispositifs policiers autour de certains matches de Bundesliga soient désormais financés en partie par la Ligue de football.
L'annonce d'un vote en ce sens après l'été au parlement du plus petit des 16 Etats régionaux allemands (655.000 habitants) a immédiatement suscité une levée de bouclier de la Ligue allemande de football (DFL) qui a menacé d'aller devant les tribunaux.
L'initiative de Brême pourrait donner des idées à d'autres Länder et entraîner un manque à gagner important pour l'organisation qui chapeaute les 36 clubs professionnels allemands.
"Notre objectif premier est clairement d'empêcher la violence lors des grands événements de football. (Mais) compte tenu de notre situation financière, il faut que les organisateurs, qui perçoivent un avantage économique grâce une prestation de l'Etat, s'acquittent d'une taxe appropriée", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur régional de Brême, Ulrich Mäurer, lors d'une conférence de presse.
Le projet de Brême est de faire payer la Ligue lors des matches à risque de la Bundesliga. Pour le club concerné, le Werder Brême (1ère division), il s'agirait essentiellement des derbys du nord contre Hanovre et Hambourg, matches pour lesquels les débordements de supporters nécessitent des dispositifs policiers importants. M. Mäurer a évalué à environ 300.000 euros le coût de la sécurité de ces rencontres.
Concrètement, le nouveau règlement ne viserait pas uniquement le football, mais d'une façon générale les organisateurs d'événements lucratifs rassemblant plus de 3.000 personnes, autour desquels des violences seraient à craindre.
"La garantie de la sécurité publique est du seul ressort de l'Etat, indépendamment de sa situation financière, d'autant plus que les clubs de football ne sont en aucun cas à l'origine de violences", a protesté le président de la Ligue de football, Reinhard Rauball, dans un communiqué. Il a ajouté que la ligue allait "exploiter toutes les voies juridiques" pour empêcher ce projet.
Il a aussi menacé Brême de lui retirer l'accueil du match de l'équipe d'Allemagne contre Gibraltar pour la qualification à l'Euro-2016 prévu au Weserstadion le 14 novembre.
La Fédération allemande de football (DFB) a également critiqué l'initiative. "Le football injecte année après année des millions dans les caisses publiques et devrait être encore mis à contribution pour des prestations qui sont de la responsabilité des pouvoirs publics. Ce serait dans les faits une double ou une triple imposition", a affirmé le président de la DFB, Wolfgang Niersbach.
Le ministre fédéral de l'Intérieur et des Sports, Thomas de Maizière avait aussi exprimé récemment son opposition. "Les problèmes en marge des matches de football ne doivent pas être mis sur le compte des organisateurs, mais sur celui des fauteurs de trouble. Faire payer les organisateurs n'est pas pertinent et détourne du vrai problème", avait-il estimé.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.