L'Agence mondiale antidopage (AMA) est repartie de Paris
virtuellement plus riche d'une vingtaine de millions de dollars tandis
que la France, qui jouait ce week-end une carte importante dans
l'optique d'une candidature olympique, a impressionné par la qualité de
son accueil.
Si elle s'est distinguée par cet accueil, la France,
contexte budgétaire oblige, n'a pas été parmi les plus généreux des
donateurs enregistrés par l'AMA: elle a quitté Paris avec la promesse
d'une enveloppe de quelque 20 millions de dollars (16 millions d'euros) à
consacrer à la recherche, dont 150.000 euros de la France.
La
direction de l'AMA a en effet annoncé que treize pays lui avaient promis
des dons pour plus de 11,5 millions de dollars (9 millions d'euros),
auxquels s'ajoutent la promesse de 10 millions de dollars (8 millions
d'euros) de la part du Comité international olympique (CIO).
Le
CIO a récemment promis cette somme à des fins de recherche, à condition
que les Etats (qui composent pour moitié la gouvernance de l'AMA)
s'alignent sur ce chiffre. Une exigence visiblement remplie.
A
titre de comparaison, le budget recherche de l'AMA se montait à 5,4
millions de dollars (4,3 millions d'euros) en 2014, sur un budget total
de 29 millions de dollars (23 millions d'euros).
L'enveloppe
devrait être gérée par le très stratégique Comité
santé-médecine-recherche, dont la présidence sera assurée par l'ex-ministre française des Sports Valérie Fourneyron à partir du 1er janvier 2015.
Outre
la recherche, l'AMA a pointé à Paris la lutte contre les trafics comme
autre priorité de son plan quinquennal, notamment dans l'optique de la
réorientation de son action vers les problématiques de santé publique.
Un combat qui passe forcément par plus de coopération entre les
autorités publiques.
La présidente d'Interpol, Mireille
Ballestrazzi, est venue assurer du soutien de son institution dans la
lutte contre un trafic de dopants devenu tentaculaire via internet,
"tenu par des organisations criminelles internationales et qui suit le
même circuit que celui des stupéfiants".
- Accueil 'magistral' -C'est
le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a ouvert
les travaux dominicaux du conseil de fondation de l'AMA, dans la
fastueuse salle de réception de sa résidence officielle, l'Hôtel de
Lassay.
"J'espère que vous et vos délégations sportives
reviendront très vite à Paris, et pourquoi pas dès 2024", a-t-il lancé
en référence à une éventuelle candidature olympique de Paris.
Une
invite qui a immédiatement suscité une acceptation enthousiaste, bien
que de pure forme, de l'Écossais Craig Reedie, président de l'AMA mais
surtout vice-président du CIO, qui a qualifié de "magistral" l'accueil
parisien.
Sir Craig, l'un des artisans du succès de Londres sur
Paris pour l'organisation des JO-2012, n'en attendait pas moins au
lendemain de son tête à tête, "très chaleureux et fructueux" selon des
sources proches de Matignon, avec le Premier ministre Manuel Valls qui recevait à déjeuner, samedi, les membres de l'AMA.
Le
tapis rouge déroulé aux représentants de l'Agence mondiale antidopage
n'est pas anodin. Plus d'une dizaine de membres du CIO étaient en effet
présents dimanche au conseil de fondation chargé d'entériner les
décisions du comité exécutif tenu samedi. Soit une dizaine d'électeurs
potentiels pour une candidature française en 2017.
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire