lundi 17 novembre 2014

A Paris, l'AMA gagne des fonds, la France des points

L'Agence mondiale antidopage (AMA) est repartie de Paris virtuellement plus riche d'une vingtaine de millions de dollars tandis que la France, qui jouait ce week-end une carte importante dans l'optique d'une candidature olympique, a impressionné par la qualité de son accueil.

Si elle s'est distinguée par cet accueil, la France, contexte budgétaire oblige, n'a pas été parmi les plus généreux des donateurs enregistrés par l'AMA: elle a quitté Paris avec la promesse d'une enveloppe de quelque 20 millions de dollars (16 millions d'euros) à consacrer à la recherche, dont 150.000 euros de la France.
La direction de l'AMA a en effet annoncé que treize pays lui avaient promis des dons pour plus de 11,5 millions de dollars (9 millions d'euros), auxquels s'ajoutent la promesse de 10 millions de dollars (8 millions d'euros) de la part du Comité international olympique (CIO).
Le CIO a récemment promis cette somme à des fins de recherche, à condition que les Etats (qui composent pour moitié la gouvernance de l'AMA) s'alignent sur ce chiffre. Une exigence visiblement remplie.
A titre de comparaison, le budget recherche de l'AMA se montait à 5,4 millions de dollars (4,3 millions d'euros) en 2014, sur un budget total de 29 millions de dollars (23 millions d'euros).
L'enveloppe devrait être gérée par le très stratégique Comité santé-médecine-recherche, dont la présidence sera assurée par l'ex-ministre française des Sports Valérie Fourneyron à partir du 1er janvier 2015.
Outre la recherche, l'AMA a pointé à Paris la lutte contre les trafics comme autre priorité de son plan quinquennal, notamment dans l'optique de la réorientation de son action vers les problématiques de santé publique. Un combat qui passe forcément par plus de coopération entre les autorités publiques.
La présidente d'Interpol, Mireille Ballestrazzi, est venue assurer du soutien de son institution dans la lutte contre un trafic de dopants devenu tentaculaire via internet, "tenu par des organisations criminelles internationales et qui suit le même circuit que celui des stupéfiants".

- Accueil 'magistral' -C'est le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a ouvert les travaux dominicaux du conseil de fondation de l'AMA, dans la fastueuse salle de réception de sa résidence officielle, l'Hôtel de Lassay.
"J'espère que vous et vos délégations sportives reviendront très vite à Paris, et pourquoi pas dès 2024", a-t-il lancé en référence à une éventuelle candidature olympique de Paris.
Une invite qui a immédiatement suscité une acceptation enthousiaste, bien que de pure forme, de l'Écossais Craig Reedie, président de l'AMA mais surtout vice-président du CIO, qui a qualifié de "magistral" l'accueil parisien.
Sir Craig, l'un des artisans du succès de Londres sur Paris pour l'organisation des JO-2012, n'en attendait pas moins au lendemain de son tête à tête, "très chaleureux et fructueux" selon des sources proches de Matignon, avec le Premier ministre Manuel Valls qui recevait à déjeuner, samedi, les membres de l'AMA.
Le tapis rouge déroulé aux représentants de l'Agence mondiale antidopage n'est pas anodin. Plus d'une dizaine de membres du CIO étaient en effet présents dimanche au conseil de fondation chargé d'entériner les décisions du comité exécutif tenu samedi. Soit une dizaine d'électeurs potentiels pour une candidature française en 2017.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.