mercredi 19 novembre 2014

Coupe Davis - Baptême de feu pour l'Arena Sport du Stade Pierre-Mauroy

Le Stade Pierre-Mauroy, situé à Villeneuve d'Ascq (nord) va connaître à l'occasion de la finale de la Coupe Davis, de vendredi à dimanche, un baptême haut en couleurs pour sa grande première en configuration Arena Sport devant environ 27.000 spectateurs.

L'antre habituelle de l'équipe de football de Lille, qui peut y jouer devant 50.000 personnes, va se retrouver au centre de l'attention pour quelques jours, une situation nouvelle pour cette infrastructure inaugurée en août 2012.
Anciennement appelée Grand Stade, l'enceinte équipée d'un toit rétractable en 30 minutes dispose en effet d'une technologie unique au monde pour soulever la moitié de la pelouse et la faire coulisser au-dessus de l'autre moitié du terrain.
"La demande de la communauté urbaine était d'avoir un stade multi-fonctions. Ce n'est pas juste un stade de foot. C'est une salle de spectacle où on peut jouer au foot ou à d'autres sports. Ce sont trois équipements en un : un stade, un palais des sports et une salle de concert", explique Pierre Ferret, l'architecte du stade.
Alors que certaines pelouses peuvent être sorties entièrement du stade, comme à Arnhem (Pays-Bas), Gelsenkirchen (Allemagne) ou Phoenix (Etats-Unis), les concepteurs ont choisi une autre option car "cela prend trop de place et ce n'est pas esthétique au niveau urbanisme" selon M. Ferret.
Ici, la moitié de la pelouse se soulève de sept mètres à l'aide de vérins hydrauliques puis elle coulisse au-dessus de l'autre moitié inamovible grâce à un système de câbles et de chariots qui roulent sur un rail avec des moteurs.
"L'opération prend environ trois heures et c'est une technologie unique au monde", se félicite l'architecte.
Le retrait de la moitié de la pelouse laisse alors apparaître la "boîte à spectacles", qui peut contenir 4.000 spectateurs. Avec un sol situé environ 4,50 mètres sous le niveau habituel du terrain , elle a une surface similaire à celle du Central de Roland-Garros (44 m x 22 m).
Le week-end dernier, le stade a montré son extrême modularité en accueillant le Supercross de Bercy, délocalisé à Lille en raison des travaux au POPB (Paris-Bercy), tandis que de l'autre côté, le court de tennis était en construction.
La pelouse n'avait pas coulissé, elle avait simplement été soulevée d'environ 1,80 mètres afin de pouvoir déverser les quelque 150 tonnes de calcaire et 3 tonnes de briques pilées nécessaire à la fabrication du terrain.

- Le chauffage, seul point faible - Le seul point faible de cette salle immense concerne la question du chauffage. L'annulation à la dernière minute le 17 novembre 2013 du concert du groupe anglais Depeche Mode avait créé une intense polémique et grandement écorné l'image du stade.
"Depuis, beaucoup de travaux ont été lancés, notamment l'isolation et la fermeture totale du stade et il n'y a plus de courants d'air", s'était défendu le Français Olivier Baudry, le directeur d'Elisa, la filiale d'Eiffage qui gère le stade, lors d'une conférence de presse le 1er octobre.
"Lors des concerts de Patrick Bruel en septembre on a observé une augmentation de température de 3 à 5 degrés en une demi-heure", avait-il ajouté.
La rencontre entre la France et la Suisse se disputera donc pour les étages supérieurs à température ambiante... soit environ une dizaine de degrés. La Fédération française de tennis (FFT) a toutefois prévu d'offrir des plaids chaque jour à 20.000 spectateurs qui ne bénéficieront pas du chauffage.
Le court et la fosse seront eux chauffés par des radians à infrarouge qui devraient permettre d'atteindre une température de 18 degrés.
La Coupe Davis sera un test important pour le Stade Pierre-Mauroy, qui après deux ans de quasi-sommeil, commence tout doucement à remplir son agenda.
L'enceinte lilloise a en effet été désignée pour accueillir la phase finale du Championnat d'Europe de basket en 2015 ainsi que des rencontres du Mondial-2017 de handball. Sans oublier l'Euro-2016 de football. Tout un programme.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.