Le Stade Pierre-Mauroy, situé à Villeneuve d'Ascq (nord) va connaître
à l'occasion de la finale de la Coupe Davis, de vendredi à dimanche, un
baptême haut en couleurs pour sa grande première en configuration Arena
Sport devant environ 27.000 spectateurs.
L'antre habituelle de
l'équipe de football de Lille, qui peut y jouer devant 50.000 personnes,
va se retrouver au centre de l'attention pour quelques jours, une
situation nouvelle pour cette infrastructure inaugurée en août 2012.
Anciennement
appelée Grand Stade, l'enceinte équipée d'un toit rétractable en 30
minutes dispose en effet d'une technologie unique au monde pour soulever
la moitié de la pelouse et la faire coulisser au-dessus de l'autre
moitié du terrain.
"La demande de la communauté urbaine était
d'avoir un stade multi-fonctions. Ce n'est pas juste un stade de foot.
C'est une salle de spectacle où on peut jouer au foot ou à d'autres
sports. Ce sont trois équipements en un : un stade, un palais des sports
et une salle de concert", explique Pierre Ferret, l'architecte du
stade.
Alors que certaines pelouses peuvent être sorties
entièrement du stade, comme à Arnhem (Pays-Bas), Gelsenkirchen
(Allemagne) ou Phoenix (Etats-Unis), les concepteurs ont choisi une
autre option car "cela prend trop de place et ce n'est pas esthétique au
niveau urbanisme" selon M. Ferret.
Ici, la moitié de la pelouse
se soulève de sept mètres à l'aide de vérins hydrauliques puis elle
coulisse au-dessus de l'autre moitié inamovible grâce à un système de
câbles et de chariots qui roulent sur un rail avec des moteurs.
"L'opération prend environ trois heures et c'est une technologie unique au monde", se félicite l'architecte.
Le
retrait de la moitié de la pelouse laisse alors apparaître la "boîte à
spectacles", qui peut contenir 4.000 spectateurs. Avec un sol situé
environ 4,50 mètres sous le niveau habituel du terrain , elle a une
surface similaire à celle du Central de Roland-Garros (44 m x 22 m).
Le
week-end dernier, le stade a montré son extrême modularité en
accueillant le Supercross de Bercy, délocalisé à Lille en raison des
travaux au POPB (Paris-Bercy), tandis que de l'autre côté, le court de
tennis était en construction.
La pelouse n'avait pas coulissé,
elle avait simplement été soulevée d'environ 1,80 mètres afin de pouvoir
déverser les quelque 150 tonnes de calcaire et 3 tonnes de briques
pilées nécessaire à la fabrication du terrain.
- Le chauffage, seul point faible -
Le seul point faible de cette salle immense concerne la question
du chauffage. L'annulation à la dernière minute le 17 novembre 2013 du
concert du groupe anglais Depeche Mode avait créé une intense polémique
et grandement écorné l'image du stade.
"Depuis, beaucoup de
travaux ont été lancés, notamment l'isolation et la fermeture totale du
stade et il n'y a plus de courants d'air", s'était défendu le Français
Olivier Baudry, le directeur d'Elisa, la filiale d'Eiffage qui gère le
stade, lors d'une conférence de presse le 1er octobre.
"Lors des
concerts de Patrick Bruel en septembre on a observé une augmentation de
température de 3 à 5 degrés en une demi-heure", avait-il ajouté.
La
rencontre entre la France et la Suisse se disputera donc pour les
étages supérieurs à température ambiante... soit environ une dizaine de
degrés. La Fédération française de tennis (FFT) a toutefois prévu
d'offrir des plaids chaque jour à 20.000 spectateurs qui ne
bénéficieront pas du chauffage.
Le court et la fosse seront eux
chauffés par des radians à infrarouge qui devraient permettre
d'atteindre une température de 18 degrés.
La Coupe Davis sera un
test important pour le Stade Pierre-Mauroy, qui après deux ans de
quasi-sommeil, commence tout doucement à remplir son agenda.
L'enceinte
lilloise a en effet été désignée pour accueillir la phase finale du
Championnat d'Europe de basket en 2015 ainsi que des rencontres du
Mondial-2017 de handball. Sans oublier l'Euro-2016 de football. Tout un
programme.
(AFP)
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