Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, a annoncé jeudi qu'il
introduisait un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme
contre un arrêté du ministre de l'Intérieur, en 2012, Manuel Valls,
interdisant aux supporteurs corses d'aller à Nice pour un match de L1.
Cet
arrêté du 25 septembre 2012, qualifié de "'liberticide" par M. Simeoni
dans un communiqué, interdisait "le déplacement individuel ou collectif,
par tout moyen, de toute personne se prévalant de la qualité de
supporteur ou se comportant comme telle entre l'ensemble de la Corse et
la commune de Nice pour un match OGC Nice-SC Bastia".
Dénonçant le
"caractère à la fois imprécis (sur quels critères objectifs les
autorités de police chargées d'appliquer l'arrêté considéreront-elles
qu'un voyageur se +comporte comme un supporteur+?) et trop général
(véritable mise en quarantaine de toute l'île organisée pendant 24
heures), M. Simeoni avait introduit un recours en excès de pouvoir
contre cet arrêté.
Ce recours ayant été rejeté le 5 novembre par
le Conseil d'Etat, il a introduit un recours devant la cour européenne,
l'arrêté signé par M. Valls étant, selon le maire, "contraire aux
principes fondamentaux du droit et ouvrant la porte à des logiques
d'arbitraire et de discrimination."
M. Simeoni justifie en outre
sa décision par la récente polémique autour du drapeau corse lors d'un
match à Nice et par un arrêté du préfet des Alpes-maritimes interdisant
"le port la détention et l'utilisation de tout objet ou vêtement à
l'effigie de la Corse ou d'un club sportif corse à proximité du stade de
Nice", mesure qui a toutefois été ensuite annulée par le tribunal
administratif.
Il évoqué enfin "la sanction inique et scandaleuse"
infligée au gardien de but remplaçant bastiais Jean-Louis Leca
sanctionné par la LFP pour avoir brandi un drapeau corse sur la pelouse
de Nice à la fin du match.
"C'est bien la même mécanique
d'ensemble qui est à l'oeuvre: celle de la stigmatisation de l'ensemble
d'une communauté, en l'espèce le peuple corse. C'est injuste et
inacceptable", a déploré M. Simeoni.
Il est donc, a-t-il ajouté,
"de notre devoir de citoyen, et a fortiori d'élu, de combattre cette
injustice par tous les moyens qu'offre le droit"
(AFP)
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