samedi 22 novembre 2014

Foot/supporteurs: recours du maire de Bastia devant la cour européenne des droits de l'homme contre un arrêté signé Valls

Le maire de Bastia, Gilles Simeoni, a annoncé jeudi qu'il introduisait un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme contre un arrêté du ministre de l'Intérieur, en 2012, Manuel Valls, interdisant aux supporteurs corses d'aller à Nice pour un match de L1.

Cet arrêté du 25 septembre 2012, qualifié de "'liberticide" par M. Simeoni dans un communiqué, interdisait "le déplacement individuel ou collectif, par tout moyen, de toute personne se prévalant de la qualité de supporteur ou se comportant comme telle entre l'ensemble de la Corse et la commune de Nice pour un match OGC Nice-SC Bastia".
Dénonçant le "caractère à la fois imprécis (sur quels critères objectifs les autorités de police chargées d'appliquer l'arrêté considéreront-elles qu'un voyageur se +comporte comme un supporteur+?) et trop général (véritable mise en quarantaine de toute l'île organisée pendant 24 heures), M. Simeoni avait introduit un recours en excès de pouvoir contre cet arrêté.
Ce recours ayant été rejeté le 5 novembre par le Conseil d'Etat, il a introduit un recours devant la cour européenne, l'arrêté signé par M. Valls étant, selon le maire, "contraire aux principes fondamentaux du droit et ouvrant la porte à des logiques d'arbitraire et de discrimination."
M. Simeoni justifie en outre sa décision par la récente polémique autour du drapeau corse lors d'un match à Nice et par un arrêté du préfet des Alpes-maritimes interdisant "le port la détention et l'utilisation de tout objet ou vêtement à l'effigie de la Corse ou d'un club sportif corse à proximité du stade de Nice", mesure qui a toutefois été ensuite annulée par le tribunal administratif.
Il évoqué enfin "la sanction inique et scandaleuse" infligée au gardien de but remplaçant bastiais Jean-Louis Leca sanctionné par la LFP pour avoir brandi un drapeau corse sur la pelouse de Nice à la fin du match.
"C'est bien la même mécanique d'ensemble qui est à l'oeuvre: celle de la stigmatisation de l'ensemble d'une communauté, en l'espèce le peuple corse. C'est injuste et inacceptable", a déploré M. Simeoni.
Il est donc, a-t-il ajouté, "de notre devoir de citoyen, et a fortiori d'élu, de combattre cette injustice par tous les moyens qu'offre le droit"

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.