Le président du club Nîmes Olympique, Jean-Marc Conrad, mis en examen
pour corruption dans l'affaire des matches présumés truqués de Ligue 2
et interdit d'exercer, a annoncé jeudi sa démission de la présidence du
club.
"J'ai pris la décision de démissionner de mes fonctions de
président de Nîmes Olympique. Cette décision, à laquelle je n'ai pas été
contraint, ne tend qu'à protéger les intérêts de mon club",
explique-t-il dans un communiqué transmis à l'AFP par son avocat Me
Mickaël Corbier.
"Je vais pouvoir, dès lors, consacrer toutes mes
forces et mon énergie à me défendre face à des accusations aussi
injustes qu'infondées", affirme l'ancien dirigeant, qui jure n'avoir
"jamais, de quelque façon que ce soit, tenter d'influer sur la sincérité
d'une rencontre".
M. Conrad a "toute confiance en la Justice",
écrit-il. "Etant au coeur de la déferlante médiatique, je vous assure, à
cet instant, que je n'ai aucun doute quant à l'issue favorable de cette
affaire", assure-t-il enfin.
Dans un communiqué transmis à l'AFP,
Le Nîmes Olympique a pris "acte de la démission de Président directeur
général. Le conseil d'administration se réunira dans les prochains jours
afin de désigner un remplaçant."
Le club "tient à apporter son
soutien" à M. Conrad et ne fera "aucun autre commentaire sur l'enquête
en cours", "afin de ne pas contribuer à l'agitation médiatique et dans
le respect du secret de l'instruction".
Le prédécesseur de
M.Conrad à la présidence du club, Jean-Louis Gazeau, a salué "une
décision courageuse" qui a "du être difficile à prendre" et s'est
"réjoui aussi des propos" de M. Conrad, en ajoutant que "s'il est avéré
que ces soupçons de corruption n'existent pas, ce serait une bonne
nouvelle pour le club".
"Je ne demande qu'à le croire. Cette
affaire me paraît tellement grosse", a-t-il assuré, précisant qu'il
serait présent à la réunion préparatoire samedi matin autour du club,
mais n'avait "pas l'intention de redevenir le président de Nîmes
Olympique".
Six personnes, dont M. Conrad, et le principal
actionnaire de Nîmes Serge Kasparian, ont été mises en examen jeudi pour
corruption dans une affaire de matches présumés truqués, a-t-on appris
de source judiciaire.
Jean-François Fortin, président du Stade
Malherbe de Caen (L1), figure également parmi les mis en examen. Des
interdictions d'exercer ont été prononcées à l'encontre de ce dernier et
M.Conrad.
Les trois autres protagonistes de l'affaire sont
l'homme d'affaires Michel Moulin, le président du club amateur de l'AS
Ararat à Issy-les-Moulineaux, Franck Toutoundjian, et Kaddour Mokkedel,
responsable de la sécurité du club de Caen. Une interdiction d'exercer a
également été prononcée contre ce dernier.
Les six sont
poursuivis pour corruption active ou passive "dans le cadre de
manifestations sportives pouvant donner lieu à des paris sportifs". Un
contrôle judiciaire leur a été imposé qui leur interdit d'entrer en
contact les uns avec les autres.
Serge Kasparian, qui apparaît
comme un acteur central, est détenu dans le cadre d'une autre affaire,
dite du cercle de jeux Cadet, qu'il dirige.
(AFP)
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